jeudi 5 mai 2011

Interlune naviguera

Jeudi soir... Il fait nuit lorsque je retrouve Interlune sur son le terre plein de Saint-Brieuc. Il y a un an, pratiquement jour pour jour, nous mettions Interlune à l'eau, à 1000 kilomètres d'ici. Je repense à ce voyage, aux gens qu'on a rencontré. Je me demande ce qu'ils deviennent, comment ils ont regagné la terre. Je suis heureuse de retrouver mes souvenirs intacts, d'être riche de toutes ces histoires de mer. Je me sens bien.
Vendredi Michel, le nouveau propriétaire, arrive sur le bateau. Je l'attendais pour effectuer la mise à l'eau. C'est toujours un moment d'émotion de voir un bateau regagner le milieu aquatique... Nous passons l'après-midi à rhabiller Interlune. tout retrouve sa place, le bateau est prèt à repartir. Ti punch sur le pont le soir à l'apéro avant d'aller récupérer Jhe à la gare. Nous sommes parti naviguer Samedi matin vers l'archipel de Bréhat. Par vent de Nord Est, la visibilité est rarement bonne en bretagne nord. On ne voyait pas à trois milles. Mais la mer était plate et le bateau filait, travers au vent, à 6, 7 noeuds. Bref, c'était pas si mal comme conditions de nav. Nous sommes arrivés à Bréhat et le soleil a fait son apparition, dévoilant progressivement les rochers affleurants entourés de leurs nuages de brumes. C'est beau hein ! Michel, breton du sud, semble savourer autant que nous. Petites nav entre les cailloux et mouillage dans le Trieux, à l'abris de la houle. Nous sommes épuisés (nous nous étions levé tôt ce matin pour l'écluse) et nous regagnons nos duvet avec un énorme plaisir. Nous nous réveillons sous la pluie. Bof ! Nous attendons un peu avant de renvoyer les voiles. Comme d'hab, des bateaux glénans tirent des bords dans le Trieux. Le temps ne passe pas par ici ! La pluie se calme et nous pouvons partir sous voile pour rejoindre le port de Saint-Brieuc. navigation au près, sous quelques grains, avec une visi qui nous permet tout de même d'apprécier le paysage. Michel me laisse barrer, pour que j'en profite. C'est vrai qu'il marche bien ce bateau. je suis fière de lui. C'est un peu con, mais c'est comme ça. Nous rentrons au port heureux et fourbus. Demain Interlune ne sera plus à nous, Michel est sous la charme, malgré le réchaud qui fait du noir sur les casseroles...et tous les autres petits défauts d'un bateau de cet âge. Bientôt, Michel ramènera Interlune à Lorient. De là, il partira certainement vers d'autres rives. L'irlande semble être dans son champ de mire. En attendant, il a déjà pensé à quelques petits aménagements, quelques petites améliorations. Je suis contente qu'Interlune ait trouvé un nouveau capitaine qui est prêt à lui consacrer du temps et à le faire naviguer. Il n'y a rien de plus triste qu'un bateau qui reste au port. Mais je ne peux réprimer un petit pincement au coeur en lui laissant les clefs...Enfin, Lorient, c'est pas loin, et il nous a dit qu'on pourrait venir naviguer de temps en temps, alors...Tiens, au fait, Interlune s'appellera bientôt Maruru (ça veut dire merci). C'est bizarre hein ? Mais je comprends, Interlune restera comme ça toujours notre bateau.

vendredi 24 septembre 2010

Dernier jour de nav.

Bon, ça y est, on entamme la dernière navigation de ce périple de six mois. La pluie qui tombe par intermitence sur le pont du bateau semble nous signifier que maintenant, c'est fini l'été, et qu'il est temps de rentrer se mettre au sec. On quitte donc Bréah sous les grains, générant du vent faible et changeant. Bien au sec dans mes vètements de car, je profite cependant de ces dernières heures de barre pendant que Jhé, planqué dans le bateau, fait semblant de faire la nav'...en me faisant de temps en temps des petits signes de la main. Finalement, on est obligé d'envoyer le spi, sinon, on va être en retard pour l'écluse de Saint-Brieuc, notre port d'arrivée. Heureusement, le courant est avec nous, ce qui augmente significativement notre vitesse. En arrivant devant les roches de Saint-Quais, nous sommes obligé de loffer en grand (sous spi) car le courant nous ramène dangereusement sur les cailloux. Petit coup de stress mais on s'en sort sans encombres. Le vent faiblit à nouveau, nous en profitons pour affaler le spi, juste à temps car le vent bascule et nous nous retrouvons au près... 5 minutes plus tard, le vent forcit fortement, nous obligeant à prendre un riz dans la GV et à enrouler le génois. C'est donc par vent soutenu et sous un ciel chargé que nous contournons la dernière pointe du voyage. De nombreux oiseaux nous acceuillent à l'entrée de ce nouveau port d'attache.
Quelques heures plus tard, nous voici amarrés à Saint Brieuc, heureux et fiers d'avoir atteint notre objectif, un peu nostalgiques aussi de ces moments passés. C'est le coeur emplis de souvenirs, de paysages magiques, de rencontres émouvantes et de senteurs nouvelles, et avec quelques rides en plus autours des yeux que nous finissons ce voyage et ce récit.
Demain, nous entammerons une autre aventure, celle du retours à terre et des retrouvailles.
A bientôt en cher et en os donc (d'ici environ une semaine).
Sara et Jérémie

jeudi 23 septembre 2010

Bréhat

Bon le port de tréguier c'est sympa mais c'est pas donné... On paie plus cher qu'à Bonifaccio... Qui c'est qui disait que la med' coutait cher ? Heureusement qu'on a eu des croissants pour le p'tit déj ! On part avec moins de soleil et moins de vent vers le mirifique archipel de bréhat. Bon, puisqu'il y a pétole mais une bonne visi, c'est partit pour un petit tour dans les cailloux. On va donc tirer des bords dans la passe de la gaîne (ben oui, même pas peur), on hésite à aller mouiller devant les héauts, on enchaîne avec le chenal de la moisie avant d'aller se poser pour le pic-nique à la corderie. On y croise forcément des bateaux glénans, alors on frime en partant du coffre à la voile et en enchainant par le kerpont (un chenal qu'on peut aussi emprunter à pied à marée basse) ! Petite pause à la chambre histoire de décider où on ira se poser cette nuit. Ils annoncent pas mal de vent de sud ouest, on attend donc la renverse pour remonter le Ferlas et aller prendre un coffre dans le Trieux, derrière Bodic. Petite pensée émue pour le Mousquetaire de Jhé (dit le mouss') qui est resté à terre, sur son terre plein à quelques mètres de là, pendant toute notre épopée. Je suis un peu nostalgique ce soir, car c'est notre dernière nuit au mouillage. La lune est pleine, il ne fait pas trop froid, on mange donc "en terrasse", sous les étoiles qui tentent de percer à travers les nuages. Le trieux semble calme mais, comme toujours ici, l'eau vit sous la coque, et les courants et contre courants font tourner Interlune nous offrant divers point de vues sur notre Trieux chéri.

mercredi 22 septembre 2010

Treguier

Aujourd'hui, on va à Treguier. On doit quitter ploumanach' à mi-marée ce qui nous oblige à commencer la journée contre la marée, dans les trois douzièmes. On met environ 4 heures pour dépasser l'île Tomé (à environ 3 miles de la sortie du port), mais on ne se décourage pas, on admire les septs ïles et on va raser les Couillons de Tomés (ils ont des chouettes noms les cailloux par ici non ?). Dès la renverse, on peut enfin tailler la route et nous avançons rapidement au près. Bientôt, on apperçoit les héauts de bréah, la maison quoi ! On se trouve ici en territoire connu, Jhé me laisse même faire la nav' ! On arrive dans le Jaudi juste à la bonne heure et on profite de cette petite navigation champêtre pour entammer un grand débat : mouillage ou port ? On décide finalement d'aller au port car Tréguier, c'est quand même joli, puis il y a des douches chaudes ! On arrive au port à l'étale, parfaitement ! Mais moi, j'me suis choppée une insolation ! Ben oui, à force d'écouter les gens qui disent qu'en bretagne il fait toujours mauvais, on oublie les bonnes habitudes de crème solaires et de chapeau ! Moi j' vous l'dit, en bretagne aussi, le soleil tape !

mardi 21 septembre 2010

Ploumanach'

On a un peu regretté de ne pas avoir profité des conditions idéales de la veille pour tracer jusqu'à ploum' car aujourd'hui, c'est moins la fête. Dabord, on est plein vent arrière, ce qu'Interlune n'aime pas du tout. Le bateau roule d'un bord à l'autre faisant empanner la grand voile sans crier gare. Ensuite, pour arriver avec la marrée haute à PLoum', on a dû partir contre le courant. Non seulement, ça avance moins vite, mais en plus ça fait une petite houle croisée qui amplifie et les roulis du bateau et mon mal de mer, certe léger, mais qui dure depuis hier soir. Enfin, le ciel quelque peu voilé nous cache du soleil radieux qui nous a accompagner depuis Ouessant. Heureusement, la distance à parcourir n'est pas grande et nous arrivons à Ploumanach' à l'heure pour passer le seuil d'entrée. Jhé gonflera le Kayac (moi je suis raplapla) et on ira gambader comme des cabris dans ces magnifiques rochers de granit rose dont on ne se lassera jamais ! Petit cidre en terrasse pour finir la journée, et nuit tranquile dans ce port tout plat !

lundi 20 septembre 2010

Anse de sainte Barbe

Départ vers 10h30, trop cool la grasse mat' après ces deux réveils aux aurores. On envoie rapidement les voiles pour rejoindre les bateaux de régates dans le chenal. On est avec le courant au portant, et ça fuse, j'ai un peu de mal à suivre à la nav, on ne prendra donc pas les passages entre les cailloux et on fera le grand tour. Assez vite, on envoie le spi, le soleil est avec nous, il ne manque que les dauphins, mais la mer est trop plate pour eux par ici... Pas grâve, les mers plates, c'est bien aussi !!! Encore une journée parfaite donc, on hésite à aller jusqu'à PLoumanach' mais ça nous ferait arriver de nuit et le chenal d'entrée n'est pas éclairé. On ira donc mouiller quelques miles à l'est de Roscoff dans la jolie anse de sainte barbe. Heureusement que le vent se pète un peu la gueule, car on ne peut pas dire qu'on soit vraiment protégé. Une petite houle entre dailleurs dans la baie ce qui me donne quelques nausées. Burp... Et puis, y a des nuages qui arrivent. C'était trop parfait pour durer, mais c'était parfait quand même.

dimanche 19 septembre 2010

L'Aber Wrach...

C'est joli ! Y a des couchers de soleil tout rouge, et des douches !!!On se casse un peu la tête sur la nav du lendemain, car entre ici et Ploumanach' (à 50 miles, un peu loin...), il n'y a pas beaucoup d'abris à flot. Ben oui, on arrive en bretagne nord, et les coeff recommencent à monter