dimanche 27 juin 2010

Nouveau départ

Voilà, après cette semaine de glandouille bien méritée, nous sommes prêt à repartir. Le moteur semble réparé (on verra lors de la mise à l'eau), le bateau est tout propre (on a finit par faire le ménage, c'était pas vraiment du luxe !), et nous en avons profité pour faire les milles petites répas nécessaires mais pas indispensables. Demain, si tout va bien, on flottera, puis on quittera Mahon et ses tapas pour d'autres calas aux eau turquoises.

jeudi 24 juin 2010

Fête de Sant Joan

On est au pays de la fiesta, et il y en a justement une qui bat son plein en la ville de Ciutadella, à 45 minute de bus d'ici. Nous partons donc en excursion, histoire de tâter un peu la foule. La ville est magnifique et la foule bien présente. Assez rapidement, nous trouvons le cortège de chevaux, montés par les cavaliers en habits traditionnels (ils doivent mourir de chaud !). Nous suivons la masse et nous nous retrouvons dans une petite ruelle, écrasée par le soleil. Du sable a été étendu à terre et vole aux alentours, renforçant l'impression de chaleur. Bientôt, les cavaliers traversent la foule compacte et les chevaux se cabrent aux sons des "olés" proférés de partout.



C'est très beau et assez impressionnant. Les familles se sont réunies et regardent passer le cortège en mangeant des tapas. Les chevaux entrent dans les maisons et sont mille fois sollicité. A l'heure de la sieste, la foule s'éparpille et se rafraîchit sur le perron des église en buvant de la pommada, un alcool local constitué de Gin et de limonade fraîche. Le soir, tout ce petit monde se retrouve dans les arènes où les chevaux viennent danser au son de la fanfare. On se croirait en plein pogo, sauf que les chevaux participent à la bousculade ! Pas facile de prendre des photos correctes ! Nous retrouvons notre bateau et son terre plein, à la nuit tombés, fourbus par la chaleur et par tout ce monde, et imprégnés de ces images peux communes.

mardi 22 juin 2010

Les à côtés

La ville de Mahon est une ville fortifiées qui donne sur un bras de mer. A l'intérieur, il y a des maisons "coloniales" blanches avec des volets verts, des églises en vieille pierre et des loggias art nouveau. La partie piétonne de la ville regorge de terrasses où les jeunes et moins jeunes boivent des cafés et des sangrias. Il y a beaucoup d'enfants aussi, et pas mal d'étudiants, on est dans une vrai ville habitée et en mouvement. Le soir, on entend de la musique qui vient d'on ne sait où, et des concerts sont régulièrement organisé par le centre culturel, sous les halles. Bref, on aime flâner dans ces ruelles, s'attabler à une terrasse et boire un café ou une bière selon l'heure, voire même, luxe du luxe, s'offrir une tournée de tapas !
Quand on en a marre de la ville, on tourne le petit chemin derrière le rond point et on se retrouve sur un petit sentier entouré d'oliviers. Les mousses tièdes incitent à la sieste et à la lecture, les oiseaux chantent et ça sent bon, enfin, on passerait bien l'été ici !

Les bons côtés du terre plein !

Notre bateau est donc à nouveau sur un terre plein, derrière, il ya une usine et ça sent régulièrement les hydrocarbures. La journée, c'est une vrai fourmillière, ça travaille de partout et ça fait pas mal de bruit. Il y a beaucoups d'espagnols évidemment, mais aussi des anglais et des français, une petite famille qui a comme nous des ennuis de moteur. On sympathise assez vite et le soir, on se fait des barbec et on boit du mauvais vin, sous les étoiles.
Les journées, comme d'hab passent assez vite, faut dire que tout est compliqué. Pas de sanitaires sur le terre plein, on finit donc par se laver à l'eau froide avec le tuyau d'arrosage, de préférence à l'heure de la Siesta, quand il y a un peu moins de voyeurs. Même Jérémie s'y est mis. On fait aussi la lessive à la main, en se disant que les machines c'est quand même pas si mal, mais en adorant en secret passer des heures les mains dans l'eau pour se rafraîchir (il fait au moins 30 degré, et il n'y a pas beaucoup d'ombre dans le coin). L'eau qui sort du robinet n'est pas potable, il faut donc monter jusqu'en ville et redescendre des bidons de 10l d'eau minérale. Acheter de la viande et des légume prend beaucoup de temps, car les gens n'hésitent pas à papoter en faisant leurs emplettes, et au bout d'une demi heure d'attente, on comprend mieux pourquoi des chaises ont été installées dans la boucherie ! Bref, on est loin de frénésie parisienne. Ici, les commerçant nous donneraient bien des cours d'espagnol avant d'encaisser la monnaie en nous faisant de grands sourires. Bref, on vit un peu "à l'ancienne", ça a un côté rigolo, mais on est content de pouvoir quotidiennement changer d'air et d'aller voir ailleurs si les fourmis ont des ailes.

lundi 21 juin 2010

ULF !

ça y est, le bateau est au sec, c'est un peu déprimant, on a l'impression d'être revenu deux mois en arrière mais bon, on a trouvé un chouette mecano (il s'appelle ULF !) et les choses sont en bonnes voies. On ne sait pas encore bien combien de temps on va être bloqué ici, mais l'un dans l'autre on a de la chance car la ville de Mahon est plutôt sympathique et on rencontre des gens sympa. On court un peu partout entre mecano, chantier, voilerie, assurances, bières et glaciers, enfin, la routine quoi On a vu des cartes postales avec des eaux turquoises, c'est pas fini les vacances, et puis on a chacun eu droit à un bonjour de tortue sur la route, on va dire que ça porte chance !

dimanche 20 juin 2010

Deuxième traversée : Alghero (Sardaigne)- Mahon (Baléares)

80 heures pour parcourir 180 miles, un record de vitesse (2,25 noeuds de moyenne)!

Départ hésitant
Cette fois, c’est la bonne semblent nous dire les fichiers météo. Nous risquons certe de ne pas avoir beaucoup de vent, mais dans ce cas-ci, mieux vaut trop peu que trop, au pire, on fera du moteur.
Nous remplissons donc nos jerricans de gazoils et nous quittons le petit port d’Alghero en début d’après-midi. Les premières heures sont en effet assez pétoleuses. Nous avançons au moteur à 5 nœuds sous un soleil écrasant et une mer plate. Le moteur tourne plus ou moins rond même si des bruits un peu étrange nous inquiètent quelque peu. Mais ceux-ci vont et viennent et on a l’impression qu’on ne peut pas y faire grand-chose. On continue donc, un peu hésitant, en se disant que la pétole, c’est quand même pas super. Au bout de trois/quatre heure, on en a carrément marre et on hésite à faire demi tour. De toute façon, on aura pas assez de gazoil pour faire toute la traversée sans vent . A ce moment là, une petite brise gonfle nos voile, on est au portant, on envoit le spi et on avance à 4 nœuds sous le soleil couchant. Cool, c’est bon, on est vraiment partis…

Sous les orages
Le vent s’établit et on trace sous spi à 6 nœuds. Le sourire est revenu et nous sommes confiants pour la suite. On affale le spi avant la nuit et on se prépare un risotto, histoire d’avoir un truc consistant à manger pour les prochaines 24h. Mais au loin, de gros nuages noirs nous barrent la route. Ils ont une tête pas très catholique et on se déroute à leur vent en espérant les éviter. Mais c’est trop tard et bientôt nous nous retrouvons sous une pluie battante, entourés de part et d’autre par de magnifiques éclairs. Si nous n’avions pas été juste en dessous, nous aurions même pu trouver cela beau, mais là, c’était carrément flippant. Je m’agrippe à la barre et on cherche le chemin le plus court pour sortir de ce merdier. Un coin de ciel clair se dégage autour d’un croissant de lune rousse. Nous faisons cap vers la lune et les étoiles, le bateau trace, la mer est plate. Il est minuit lorsque ces orages sont enfin derrière nous, je rentre dormir quelques heures et je laisse Jhe seul à la barre.

Le jour le plus long
Je reprends mon quart quatres heures plus tard. La bateau avance paisiblement par force 3 et ciel étoilé. Il fait bon, la mer est belle, Jhe va dormir (NdJ : Jhe essaye d'aller dormir). Au lever du jour, le vent faiblit progressivement, puis, lorsque le bateau n’avance plus qu’à 1,5 nœuds, je me résigne à rallumer le moteur. Mais celui-ci ne fait plus avancer le bateau. Il tourne, il fait du bruit, mais on reste sur place (en fait, on avance un peu mais beaucoup moins que ce qu’on aurait pu espérer). On continue à forcer un peu sur ce moteur jusqu’à ce que ça ne serve plus à rien. Il est mort à nouveau !
Bon, on a parcouru 80 milles, il nous en reste une bonne centaine, 100 milles sans moteur, on l’a déjà fait, rien n’est perdu. Mais cette fois, les choses s’annoncent plus difficile. En effet, Eole hiberne en cette saison et bientôt le bateau dérive sans force propulsive au gré des vaguelettes…. Flop, flop, les voiles passent d’un bord à l’autre sans nous faire avancer d’un pouce. Le soleil tape, il fait très chaud et on commence à se demander pendant combien de temps on va être coincé au milieu de toute cette eau, sans pouvoir aller se dégourdir les jambes où se mettre à l’ombre d’un arbre. On pense aux naufragés sur leurs bateau dérivant et on se dit que vraiment, ça ne doit pas être très rigolo. On passe du temps à essayer de fignoler nos réglages de voiles, à attraper la petite risée, à enrouler et dérouler le génois pour tenter vaille que vaille de dépasser la vitesse fulgurante de 0,5 nœuds (à ce rythme là, on arrive dans 20 jours !). Puis on laisse tomber, on essaie de faire des siestes, d'économiser nos forces, on regarde combien il nous reste d’eau, de bouffe, ça va, on a de quoi tenir, mais 20 jours, ça semble un peu long. Ça tape sérieusement sur le système et on arrive pas trop à se détendre. On mange des restes de risotto pas très bon, on scrutte le vent, on l’implore de revenir. En même temps, je m’inquiète un peu car un coup de mistral est annoncé pour dans quelques jours. Normalement, on devrait être arrivé, mais sinon, on risque de se retouver en mer par force 9, putain qu’est-ce qu’on fout là, des vacances tu parles, tu plaisantes plaisancier ! C’est pas du tout le pied.

Coucher du soleil, du vent et des orages
Vers 21 heures, le soleil se couche et le vent repointe le minuscule bout de son nez, on avance péniblement à 2 nœuds mais c’est mieux que rien. A nouveau des nuages d’orage se rapprochent de notre bateau mais cette fois, nous arrivons à les éviter. On est au près pour le reste de la nuit, trop au sud par rapport à notre route directe, on va sans doute devoir tirer des bords ce qui rallonge encore la route. Pff, gardons le moral, on va y arriver !

Les crabes à la mer ! (Presse étoupe, tourteau et moteur qui prend l’eau)
Petit à petit, Eole sort de sa sieste et le bateau avance à nouveau à trois puis quatre nœuds. Youpie ! Sauf que, lorsqu’on atteint la vitesse de 4,5 nœuds, un bruit étrange assorti d’une odeur nauséabonde sort du moteur. Enfin, notre vitesse de pointe n’a durée que quelques minutes et dès qu’on redescend en dessous de 4 nœuds, les signes inquiétants disparaissent. Je commence à stresser un peu avec ce moteur moi, mais pour l’heure, il faut que j’aille dormir. Le jour se lève et cette fois, Eole n’en profite pas pour aller se coucher, il reste mollement avec nous. On avance au près à 2 nœuds pendant plusieurs heures, mais on avance et le moral est meilleur. A cette vitesse là, on y sera dans 30 heures. La fatigue commence à se faire sérieusement sentire et on navigue le plus possible en car pour tenter de se reposer. Vers 15 heures, un nuage passe au dessus de nos tête et boost notre vitesse. On avance à 5 nœuds. A nouveau, bruit étrange et odeur de « cramé ». Jhe constate avec effroit que l’arbre d’hélice tourne sans le tourteau ! Je ne suis pas très callée en mécanique, mais suffisemment pour comprendre que ça signifie que ces deux parties de moteur sont déssolidarisée alors qu’elles sont sensée ne faire qu’un bloc ! Le problème, c’est que si l’axe continue à tourner comme ça tout seul, il risque de sortir du bateau, ce qui induirait une voie d’eau importante (NdJ : c'est comme avoir un trou de 2,2cm de diamètre dans la coque qui est difficilement accessible, donc difficilement rebouchable). Chose qu’il vaut mieux éviter à 80 miles du premier abris ! Surtout qu’on a pas croisé un seul bateau ces dernières 24 heures ! Enfin, on en est pas là, on se met à la cape (ça veut dire que pour une fois qu’il y a du vent, on est obligé de s’arrêter) et Jhe resserre le presse étoupe pour faire un étaux autour de cet axe ammovible. On se remet en route… ça semble sollutionner le problème pour l’instant, mais une sérieuse boule de stresse s’installe dans mon estomac !

Nuit de cargos
Cette journée sans pétole nous a permis d’avancer un peu, et on est à 50 miles des côtes lorsque la nuit tombe. On espère entammer notre dernière nuit en mer avant de toucher les Baléares. Le vent reste plus où moins avec nous, et dès qu’on avance à plus de 2 noeuds, on est content. Les lumières rouges et vertes des cargos apparaissent à l’horizon. Ouf, on est plus tout seuls, sans doute à portée de VHF de ces monstres des mers, et l’air de rien ça nous rassure. La lune rousse m’accompagne pour mon premier quart de nuit et se couche vers deux heure du matin. A nouveau, des nuages d’orage me cachent une partie des étoile, mais ils sont loin et sous le vent. Les cargos sont assez nombreux, on espère qu’ils nous repèrent sur leur détectuer radar, en tout cas, on les a à l’oeil.
Au lever du jour, on apperçoit la terre, et le vent s’en va (NdJ: à 20 milles des côtes...)!
La mer est plate, et une couverture nuageuse assez importante s’est dévellopée au dessus de notre tête. Tout ça s’annonce plutôt bien. Sauf que, en méditerranée, une couverture nuageuse n’est pas forcément associée à la présence de vent. Bientôt, il pleut et on n’avance plus d’un pouce. Au moins, il ne fait pas trop chaud ! Ok, Ok, on range les voiles et on va dormir, si c’est comme ça ! mais en même temps, on aimerait vraiment arriver. Jhe s’acharne à trouver le réglage le plus fin, et on finit par envoyer le Spi au bon plein histoire de se rapprocher de ce port qui nous tend les bras. Une demi heure plus tard, on affale le spi et on prend deux ris dans la grand voile sous un nuage de grain. Un quart d’heure après, on peut renvoyer le génois et lâcher les ris. On a l’impression de faire une régate, sauf qu’on avance avec une vitesse moyenne de 2 nœuds. Enfin, on se rapproche quand même pas mal des côtes. On essaie d’appeler les gardes côtes car on arrivera jamais au port (enclavé au fond d’une baie abritée) sans moteur, et on aurait besoin d’être remorqué. Mais ceux-ci ne répondent pas encore. On a à nouveau du réseau téléphonique et la première peronne qu’on a en ligne, c’est notre bon vieux Mao qui s’inquiétait de notre retard. Mais cette fois, il est trop loin pour venir nous sauver !
Finalement, à 20 heure, on se trouve à 4 miles du port, les gardes côtes viennent nous chercher et nous ammènent au quai des ferries, juste devant le chantier naval. Demain, c’est dimanche, on va pouvoir dormir avant de réfléchir à la suite des évènements !

Diouit, le blog

Ah, au passage le lien du blog de Mao et Isa sur Diouit. Y'a même des photos de nous et nos éloges respectives :-D

Enfin aux Baléares

Bon, on vous le cache pas, on est content d'être arrivés. On a fait la traversée la plus longue de l'ouest (bon, c'est "vers" l'ouest) pour Sardaigne - Les Baléares (Minorque). Ca a mis 4 jours là où 2 auraient dû suffir. Bon on vous raconte ça un peu plus tard, mais tout va bien pour nous (en tout cas après les 13h de sommeil de la nuit passée).

mardi 15 juin 2010

Un peu de tourisme

- « Bon, puisque nous sommes coincés à Alghero, autant en profiter pour aller visiter les environs » nous sommes nous dit en ce mercredi après- midi. «  Il y a justement des petites grottes à visiter au départ de la cala del Bollo ».
Nous nous mettons donc en route pour ce petit mouillage à 5 milles du port.
- « Hardi mousaillons, gonflons la kayac, et montons jusqu’au phare qui domine la falaise ».
Les goëlans nous accompagnent sur le chemin et nous trouvons sans encombre l’escalier des bouquetins qui descend jusqu’aux grottes de Neptune.
-« vite vite, ça va être fermé, ça à l’air tellement magnifique »
-« oui, y a un beau nuage là-bas »
-« allez, dépèche toi »
Et nous voici dans les grottes. C’est très joli, y a pas à dire, et comme c’est le soir, on est presque tout seul. Lorsqu’on ressort, il pleut à verse et le vent s’est levé. Un gros orage se meut au dessus de nos têtes ahuries. On fait du stop pour rentrer au bateau, mais on a du mal à retrouver la cala où on avait mouillé (on était pas venu par la route à l’aller). Finalement, on retrouve nos repère et on arrive dégoulinant de pluie sur la petite plage où on avait laissé notre kayac.
-« t’as vu le bateau là-bas au loin, il ressemble vachement à Interlune »
-« mais c’est Interlune !!! »
Et c’est là que ça commence à être beaucoup moins rigolo (déjà qu’on était tout mouillé et qu’on rigolait pas si fort). En effet, notre bateau n’était plus accroché (on dit qu’il a dérapé) et il dérivait lentement mais sûrement vers le large. On court jusqu’au Kayac et on se met à pagayer comme des malades contre le vent assez fort qui souffle dans la baie. On arrive péniblement à rejoindre le seul bateau encore au mouillage en espérant qu’ils vont nous conduire jusqu’à Interlune. Ils nous font des grands signes, nous accueillent à bord, puis nous proposent une tisane et des biscuits mais refusent catégoriquement de bouger de là (il y a trop de vent pensent-ils). Nous regardons donc impuissant notre bateau, qui est aussi notre maison, dériver vers le large. La nuit pointe son nez, interlune dérive toujours, petite tache bleue à l’horizon, dont la taille diminue de minute en minute. Sensation horrible, celle de perdre tout ce qu’on a.
Heureusement, FIRST OBOE, un bateau anglais, avait vu notre bateau dériver. Ils se sont dit « on ne peut pas laisser ce bateau partir sans rien faire » et ils ont quitté le mouillage pour aller tourner autour. Mais ils ont pris un filet de pêcheur dans leur ancre et donc, en fait, ils étaient aussi en difficulté. Ils ont donc appelé les gardes côtes (ce que nous avions aussi essayé de faire depuis notre bateau d’accueil, mais leur VHF n’était pas assez puissante) qui sont arrivés dare dare. Nous avons dabord vu leur girophare blanc tourner autour d’Interlune. Ils sont ensuite venu nous chercher et nous ont conduit jusqu’à chez nous sous une pluie battante et un vent soutenu. Interlune semblait si petit et tanguait dans une mer à présent formée, c’était impressionant. Nous avons « sauté » à bord avec l’aide des gardes côtes qui, malgré la houle, ont accosté notre bateau avec une douceur extrème (des vrais pro) et nous sommes rentrés au port au moteur sous l’oeil bienveillant de nos sauveteurs.
Arrivés au port, nous avons bien expliqué à notre bateau qu’il n’était pas prudent qu’il s’en aille comme ça sans nous, même si son copain Diouit était parti et qu’il s’ennuyait un peu. On pense qu’il a compris. Mais par mesure de précaution, on ne le laissera plus tout seul lorsqu’il y a des risques d’orage, ça c’est sûr !

dimanche 13 juin 2010

Séparation

Diouit ne va pas aux baléares… Ils sont donc partis vers d’autres horizons, nous laissant à nos hésitations. Ils ont bien essayé de nous convaincre de venir avec eux vers le sud, mais cette fois, nous ne les avons pa suivit ! C’est le cœur un peu gros qu’on les a regardé largué les ammares. Un mois de navigation côté à côté, ça crée des liens. On se reverra certainement, peut-être qu’après le réchauffement climatique ils viendront naviguer en bretagne avec nous. En attendant, la place au port à côté de la notre est libre, et j'espère qu'on fera d'autres rencontres aussi riches (mais c’est pas gagné). On leur souhaite pleins de super espadons le long des côtes sicilienne, et comme ça, nous aussi, on a un blog à aller voir !

Partira, partira pas ?

Prochaine étape, les baléares ! 48h de nav en perspective. Il sagit de trouver la bonne fenêtre météo, pas trop de vent, mais un peu quand même, ce qui n’est pas facile en méditerranée. Consultation des différents modèles météo, et hésitation. Une dépression est annoncée au départ des baléares, et on risque d’arriver après elle (ce qui nous mettrait dans une situation très venteuse à la fin de la traversée, donc au moment où on sera le plus fatigué). En même temps, si on ne part pas, on risque de devoir attendre que cette dépression soit définitivement passée (48h). Hésitations multiple, ponctuée de vieux proverbes débiles « qui écoute trop la météo reste au bistrot » ect… On prépare quand même le bateau, et au moment d’allumer le moteur, on décide de rester au port. On ne le sentait pas, on était bien ici, on était fatigué, bref, on n’avait pas besoin de prendre des risques. Je suis donc assise sur le bateau à écouter la conversation des vieux du banc. Le soleil me chauffe le dos, et une légère brise rafraîchit l'atmosphère lourd des orages qui ont hésité toute la journée à s'abattre sur la ville. Ce soir, nous irons nous ballader sur les rempars et admirer le coucher de soleil en mangeant une glace.

Vers les Baléares

On est en train de se préparer à traverser vers les Baléares... A suivre dans quelques jours

vendredi 11 juin 2010

Traversée vers Alghero

Au moteur ! Eh oui, 40 milles avec du bruit dans les oreilles. Mais les magnifiques montagnes qui se découpent sur la côte ouest de la Sardeigne ont atténué notre souffrance auditive . Gros cailloux qui se jettent abruptement dans la mer. . Un mélange d’islande et d’irlande, le soleil en plus. Sur Diouit, ils ont même vu un espadon. Nous on a vu beaucoup de pècheurs dérouler leurs filets à deux doigts de notre bateau. Gaffe à l’hélice ! L’arrivée à Alghero est splendide, avec ses falaises blanches percées de grottes impressionnantes. Le port est situé juste sous les rempars de la vieille ville. Du bateau, on entend la conversation des vieux qui prennent le frais sur les bancs en face. La ballade sur les rempars nous fait penser à Saint Malo, et les glaces sont toujours délicieuses.

mardi 8 juin 2010

Stintino, ses pècheurs et ses prisons

Joli village de pècheur qu’ils disaient dans l’imray… En fait, c’est un village un peu « moderne » avec trois ports et pleins de barques à voile avec poulies en bois et tout et tout. Bref, les barques sont jolies mais le village, à première vue n’est pas si joli. Puis, on y a passé du temps, pour cause de tempète, et on s’y est senti bien, un peu désoeuvré, un peu au bout du monde, à l’abris des vagues et du vent trop fort. On en est parti pour un mouillage du coin, dans une « réserve naturelle ». On a passé la nuit dans un lieu chargé d’histoire . En effet, les bâtiments face à la plage ont servi de zone de quarantaine, camps de prisonniers et de super prison pour les crimes organisés. L’eau turquoise ne cadre pas avec les histoires qui se cachent derrière ces murs. Les plaintes des anciens prisonniers se confondent avec le chant du vent qui balaie les montagnes pellées et celui de l’âne du coin.

Et vous ?

Eh les amis, les parents, la famille, ce serait sympa de nous filer de vos nouvelles aussi de temps en temps. Merci à ceux qui laissent des commentaires sur le blog, ça fait toujours plaisir. Vous pouvez aussi nous écrire un petit mail de temps à autre, histoire de nous raconter comment vous allez. Enfin, ce n'est pas une obligation, certe non, mais ça nous ferait plaisir.

Nos occupations respectives

Pendant que Jhé passe ses journées en tête de mât à fumer clopes sur clopes,

moi, je barre, je règle les voiles, je fais (mal) la nav, je range le bateau, je fais la vaisselle, les courses, la lessive, et je chasse des sangliers. Pouf, trop dur la vie !!!

Nos amis au quotidien





Y en a qui mangent plus que Jhé !!!

lundi 7 juin 2010

Le retour à la vase

Bon, je ne suis pas très fière, on va dire que c'était un exercice intéressant, que pédagogiquement, c'était super, que tout est bien qui finit bien mais quand même... Vous voulez vraiment que je raconte ? Bon, puisque vous insistez (vous les foules multiples qui lisez nos aventures),je raconte. Par un crépuscule éclairé (remarquez la formulation poétique), nous entrons dans un baie en vue d'y paser le nuit. Ils disaient bien dans le guide de navigation de longer la petite plage car de l'autre côté, près de l'ilôt, il y a des hauts fonds (ça veut dire pas d'eau). J'avais bien lu le guide pourtant mais voilà, j'ai fait nimporte quoi et j'ai dit à Jhé (qui pour une fois était à la barre) d'aller vers cet endroit magnifique et peu profond. Je ne l'ai pas tout de suite cru quand il m'a dit qu'on était échoué (ce qui est plutôt bon signe, car quand l'échouage fait du bruit et des secousses, c'est que c'est vraiment la merde !). Mais c'était vrai, on ne bougeait plus ni dans un sens ni dans un autre et le sondeur indiquait 1m1. On est en effet venu mourir sur un banc de vase, travers au vent ! Heureusement, super Mao à vaillement chevauché son annexe pour voler à notre secours. Un petit coup de bourinage sur la drise de spi, et le génois à contre, ont efficacement fait gîter le bateau, la quille s'est désembourbée, et a flotté notre interlune vers des eaux plus profondes (ça à l'air simple comme ça, mais dans la vraie vie, c'est plus long) !!! Les côtes de proc qui ont suivit étaient délicieuses.

Météo méditerranéenne

On nous avait dit : "en med, la mer est cassante, c'est pas pareil qu'en atlantique", ben c'est vrai. On nous avait dit "en med, y a pas de marrée", ben c'est vrai; on peut laisser l'annexe au bord de la plage, quand on revient, elle est toujours là. On nous avait dit "en med, le vent se lève d'un coup et retombe tout aussi vite", ben c'est vrai aussi... On était au moteur parce qu'il n'y avait vraiment pas de vent, puis on a envoyé les voiles et tout de suite après, on a dû prendre un ris et enrouler le génois. On nous avait dit, en med, parfois, il fait chaud, ben c'est vrai aussi, on cuit. Bref, pas beaucoup de surprises, sauf qu'en vrai, ça fait bizarre !

dimanche 6 juin 2010

Plus de téléphone

Hello,
Le téléphone de Sara ne fonctionne plus. Si vous voulez la joindre, vous pouvez appeler sur le portable de Jhé. Merci !

L'italie

On est même pas à 20 km de la corse et pourtant, dans la petite ville de Madalena, l'atmosphère a changé. On a envie de s'arrêter sur chaque placette pour boire un café en terrasse en mangeant des glaces sous un soleil écrasant. Va bene dolce vita !

samedi 5 juin 2010

Mouillages aux madalena

Alors, fermez les yeux (mais pas trop longtemps parce qu'après, vous aller avoir du mal à suivre !) et imaginez....beuh, allez voir les photos en fait, c'est plus parlant !!! C'est beau hein ? Et c'est même pas retouché ! Du 100 % authentique. Seul bémol, on est pas les seuls à apprécier l'endroit. En journée, les italiens du coin et d'ailleurs débarquent en masse sur "nos" plages blanches pour se faire dorer les cuisses. Ils sont soit en "promène couillons", soit en petit bateau à gros moteur, et, en plus de faire du bruit, souvent ils ne sont pas beaux ! Mais quelle joie quand, dès 18h l'endroit se vide de ces "sales touristes" (nous on est des touristes propres, c'est pas pareil), nous laissant la place nette. On enfile combis, masques et tubas et à nous la poiscaille. Le pied absolut est de se réveiller le matin dans le calme bruissement de ces eaux turquoises et de commencer sa journée par une baignade tranquille et solitaire.