vendredi 24 septembre 2010

Dernier jour de nav.

Bon, ça y est, on entamme la dernière navigation de ce périple de six mois. La pluie qui tombe par intermitence sur le pont du bateau semble nous signifier que maintenant, c'est fini l'été, et qu'il est temps de rentrer se mettre au sec. On quitte donc Bréah sous les grains, générant du vent faible et changeant. Bien au sec dans mes vètements de car, je profite cependant de ces dernières heures de barre pendant que Jhé, planqué dans le bateau, fait semblant de faire la nav'...en me faisant de temps en temps des petits signes de la main. Finalement, on est obligé d'envoyer le spi, sinon, on va être en retard pour l'écluse de Saint-Brieuc, notre port d'arrivée. Heureusement, le courant est avec nous, ce qui augmente significativement notre vitesse. En arrivant devant les roches de Saint-Quais, nous sommes obligé de loffer en grand (sous spi) car le courant nous ramène dangereusement sur les cailloux. Petit coup de stress mais on s'en sort sans encombres. Le vent faiblit à nouveau, nous en profitons pour affaler le spi, juste à temps car le vent bascule et nous nous retrouvons au près... 5 minutes plus tard, le vent forcit fortement, nous obligeant à prendre un riz dans la GV et à enrouler le génois. C'est donc par vent soutenu et sous un ciel chargé que nous contournons la dernière pointe du voyage. De nombreux oiseaux nous acceuillent à l'entrée de ce nouveau port d'attache.
Quelques heures plus tard, nous voici amarrés à Saint Brieuc, heureux et fiers d'avoir atteint notre objectif, un peu nostalgiques aussi de ces moments passés. C'est le coeur emplis de souvenirs, de paysages magiques, de rencontres émouvantes et de senteurs nouvelles, et avec quelques rides en plus autours des yeux que nous finissons ce voyage et ce récit.
Demain, nous entammerons une autre aventure, celle du retours à terre et des retrouvailles.
A bientôt en cher et en os donc (d'ici environ une semaine).
Sara et Jérémie

jeudi 23 septembre 2010

Bréhat

Bon le port de tréguier c'est sympa mais c'est pas donné... On paie plus cher qu'à Bonifaccio... Qui c'est qui disait que la med' coutait cher ? Heureusement qu'on a eu des croissants pour le p'tit déj ! On part avec moins de soleil et moins de vent vers le mirifique archipel de bréhat. Bon, puisqu'il y a pétole mais une bonne visi, c'est partit pour un petit tour dans les cailloux. On va donc tirer des bords dans la passe de la gaîne (ben oui, même pas peur), on hésite à aller mouiller devant les héauts, on enchaîne avec le chenal de la moisie avant d'aller se poser pour le pic-nique à la corderie. On y croise forcément des bateaux glénans, alors on frime en partant du coffre à la voile et en enchainant par le kerpont (un chenal qu'on peut aussi emprunter à pied à marée basse) ! Petite pause à la chambre histoire de décider où on ira se poser cette nuit. Ils annoncent pas mal de vent de sud ouest, on attend donc la renverse pour remonter le Ferlas et aller prendre un coffre dans le Trieux, derrière Bodic. Petite pensée émue pour le Mousquetaire de Jhé (dit le mouss') qui est resté à terre, sur son terre plein à quelques mètres de là, pendant toute notre épopée. Je suis un peu nostalgique ce soir, car c'est notre dernière nuit au mouillage. La lune est pleine, il ne fait pas trop froid, on mange donc "en terrasse", sous les étoiles qui tentent de percer à travers les nuages. Le trieux semble calme mais, comme toujours ici, l'eau vit sous la coque, et les courants et contre courants font tourner Interlune nous offrant divers point de vues sur notre Trieux chéri.

mercredi 22 septembre 2010

Treguier

Aujourd'hui, on va à Treguier. On doit quitter ploumanach' à mi-marée ce qui nous oblige à commencer la journée contre la marée, dans les trois douzièmes. On met environ 4 heures pour dépasser l'île Tomé (à environ 3 miles de la sortie du port), mais on ne se décourage pas, on admire les septs ïles et on va raser les Couillons de Tomés (ils ont des chouettes noms les cailloux par ici non ?). Dès la renverse, on peut enfin tailler la route et nous avançons rapidement au près. Bientôt, on apperçoit les héauts de bréah, la maison quoi ! On se trouve ici en territoire connu, Jhé me laisse même faire la nav' ! On arrive dans le Jaudi juste à la bonne heure et on profite de cette petite navigation champêtre pour entammer un grand débat : mouillage ou port ? On décide finalement d'aller au port car Tréguier, c'est quand même joli, puis il y a des douches chaudes ! On arrive au port à l'étale, parfaitement ! Mais moi, j'me suis choppée une insolation ! Ben oui, à force d'écouter les gens qui disent qu'en bretagne il fait toujours mauvais, on oublie les bonnes habitudes de crème solaires et de chapeau ! Moi j' vous l'dit, en bretagne aussi, le soleil tape !

mardi 21 septembre 2010

Ploumanach'

On a un peu regretté de ne pas avoir profité des conditions idéales de la veille pour tracer jusqu'à ploum' car aujourd'hui, c'est moins la fête. Dabord, on est plein vent arrière, ce qu'Interlune n'aime pas du tout. Le bateau roule d'un bord à l'autre faisant empanner la grand voile sans crier gare. Ensuite, pour arriver avec la marrée haute à PLoum', on a dû partir contre le courant. Non seulement, ça avance moins vite, mais en plus ça fait une petite houle croisée qui amplifie et les roulis du bateau et mon mal de mer, certe léger, mais qui dure depuis hier soir. Enfin, le ciel quelque peu voilé nous cache du soleil radieux qui nous a accompagner depuis Ouessant. Heureusement, la distance à parcourir n'est pas grande et nous arrivons à Ploumanach' à l'heure pour passer le seuil d'entrée. Jhé gonflera le Kayac (moi je suis raplapla) et on ira gambader comme des cabris dans ces magnifiques rochers de granit rose dont on ne se lassera jamais ! Petit cidre en terrasse pour finir la journée, et nuit tranquile dans ce port tout plat !

lundi 20 septembre 2010

Anse de sainte Barbe

Départ vers 10h30, trop cool la grasse mat' après ces deux réveils aux aurores. On envoie rapidement les voiles pour rejoindre les bateaux de régates dans le chenal. On est avec le courant au portant, et ça fuse, j'ai un peu de mal à suivre à la nav, on ne prendra donc pas les passages entre les cailloux et on fera le grand tour. Assez vite, on envoie le spi, le soleil est avec nous, il ne manque que les dauphins, mais la mer est trop plate pour eux par ici... Pas grâve, les mers plates, c'est bien aussi !!! Encore une journée parfaite donc, on hésite à aller jusqu'à PLoumanach' mais ça nous ferait arriver de nuit et le chenal d'entrée n'est pas éclairé. On ira donc mouiller quelques miles à l'est de Roscoff dans la jolie anse de sainte barbe. Heureusement que le vent se pète un peu la gueule, car on ne peut pas dire qu'on soit vraiment protégé. Une petite houle entre dailleurs dans la baie ce qui me donne quelques nausées. Burp... Et puis, y a des nuages qui arrivent. C'était trop parfait pour durer, mais c'était parfait quand même.

dimanche 19 septembre 2010

L'Aber Wrach...

C'est joli ! Y a des couchers de soleil tout rouge, et des douches !!!On se casse un peu la tête sur la nav du lendemain, car entre ici et Ploumanach' (à 50 miles, un peu loin...), il n'y a pas beaucoup d'abris à flot. Ben oui, on arrive en bretagne nord, et les coeff recommencent à monter

samedi 18 septembre 2010

Ouessan

"Qui voit Molène, voit sa peine, qui voit Groix voit sa croix, qui voit Ouessan, voit son sang...". ça donne envie hein ? Ben nous, on avait très envie d'y aller à Ouessan, alors, n'écoutant que notre courage nous avons fait route à l'ouest... On s'est même levé à 6 heure du mat pour y aller, parceque, quand même, on a fait un peu gaffe aux marrées, c'est vous dire si on était motivé. Enfin, les coefficients de marrées sont étonnément bas pour l'instant (33), on a vraiment de la chance avec la météo ces temps-ci. Bref, c'était pas si terrible, on a même dû finir au moteur (les 5 dernier miles), sur une mer plate et sous un grand soleil ! On a pris un coffre dans la baie de Lampaul - ils sont cool en bretagne, ils mettent des coffres partout ce qui évite de s'inquiéter pour son bateau lors des ballades à terre- et on a admiré le paysage... Ben ouais, c'est quand même joli ces reflets argentés derrières ces cailloux noirs. Débarquement en Kayac, petite ballade dans l'île, sieste sur les rochers chauffés par le soleil et petite crèpe pour bien finir la journée...Bref, c'était parfait ! Le lendemain, départ à 8h40, avec la marée basse, direction l'aber wracht...grosse pétole et moteur, sous le soleil.

jeudi 16 septembre 2010

Pen Ar Bed

Bon, ça y'est on est de retour en Bretagne. Quelques jours de repos à Concarneau et une crêperie réparatrice où on avait envie d'engloutir la totalité de la carte (oui, oui, une crêpe à la côte de boeuf avec des moules et des frites, s'il vous plait !) nous ont pas mal requinqué. Plaisir d'être là, "à la maison", au milieu des bateaux glénans, sous le soleil breton (si si, ça existe). On passe l'après midi avec Paco, un pote de l'île d'arz, et on croise Guillaume, un autre ami qui fait la saison à Concarneau et qu'on embarquera avec nous. C'est chouette aussi de retrouver des têtes connues...mais bientôt, il nous faut repartir.
Du coup, première escale obligée, l'archipel des Glénans, ses eaux turquoise et glaciales (ça a son charme, mais c'est quand même plus les baléares), la cheminée de Cigogne et une nuit tranquille au coffre.
Le lendemain, navigation par petite brise vers Audierne (également au coffre) après une pêche au maquereau restauratrice. Dans la rubrique "on a testé pour vous.." le barbecue accroché sur la plage arrière. C'est pas forcément rassurant sur un bateau en polyester qui brûle à la vitesse d'un cheval au galop, mais c'est quand même bien meilleur et puis au final, face au vent avec un seau d'eau à côté, ça ne fait pas si peur (ni plaisir aux voisins d'être dans la fumée de poissons grillés).
Pour le jour suivant, une étape pas toujours si simple : le Raz de Sein. Pour ça c'est toujours sympa d'avoir embarqué un pilote automatique (Guillaume) qui en plus fait la nav et connait le coin. Donc notre pasage se fait par mer peu agitée et bonne brise, le courant avec nous, bref encore un point "chaud" passé dans de bonnes conditions. Tant pis, nos photo du phare de la Vielle seront moins impressionnantes que les cartes postales mais on s'en porte pas plus mal.
Ah, si quand même, on peu ajouter à notre CV "pêcheur de bar à la ligne dans le raz de Sein". On hésite à mettre la ligne de traîne, Sara en a un peu marre du poisson, Guillaume se porte volontaire pour croquer l'éventuel maquereau qu'on sortirait. Du coup, on pose la ligne et dix minutes plus tard on a pêché un beau bar (au moins 50cm et plus d'1kg). Ca nous assure le repas du soir, mais avec l'escale prévue au port de Camaret (chanson paillarde interdite..), la grillade s'annone moins simple. Tant pis, on tente le barbecue sur le ponton. Pareil, avec peu de scrupules et un seau d'eau, ça marche bien et on aura du mal à finir le poisson à trois.

(Bon, c'est Jhé qui écrit ce blog, alors, ça ne parle que de bouffe, moi je voulais ajouter que la bretagne, c'est quand même super beau, que la lumière de septembre m'ensorcelle et que les voiliers qui navigent entre les cailloux insitent à la contemplation...on connaît mais c'est toujours magique...pourquoi on rentre déjà ?).

Après une petite journée d'escale (il faut bien qu'on prenne le temps d'écrir le blog et de faire quelques courses..), on s'apprête à aller faire un tour à Ouessan, autre bout du monde, mais en France, cette fois. La météo s'annonce clémente et les marées sont faibles en ce moment, ce qui n'est pas pour nous déplaire quand le pilote côtier annonce une mer très forte et un courant violent dans des conditions sont plus rudes.

dimanche 12 septembre 2010

THE Golfe

Avant le départ...Etat dépressionnaire
ça y est, on devrait partir demain, juste derrière la dep qui nous passe dessus en ce moment. Quel bonheur d'être au port quand ça bastonne dehors ! Interlune est prêt à partir, nous, je ne sais pas trop. On devrait avoir une bonne fenêtre, quatre jours de portant, avec du vent fort au début puis un peu de pétole jeudi et à nouveau du vent modéré en arrivant. Sans doute un peu de houle (pas étonnant avec les coups de vents qui viennent de s'enchaîner...)...bon, je mangerai des bananes. Tout ça s'annonce plutôt bien. Dernier débat en cours : faut-il partir avec le vent pour avancer, ou attendre que ça se calme, au risque d'arriver plus tard (et plus proche de la bascule nord annoncée pour la nuit de samedi à dimanche). On verra avec la météo de ce soir. Enfin, je dois dire que je suis tout de même un peu angoissée. Quatre jours de mer en perspective, et le golfe, quand il se met en colère il rigole pas. Bien sur, on a les prévisions météo, mais une prévision à quatre jour est-elle vraiment fiable ? Surtout que des petites dep sont en train de se former juste dans l'atlantique, les modèles les font passer plus au nord, mais ils comptent sur la reprise de patate de l'anticyclone...Enfin, il faut faire un peu confiance aux prévisions sinon, on ne partira jamais ! Alors "inch' allah", notre bateau est solide et on est des glénans...

On quitte enfin la Corogne
Mercredi, 10h du mat', on est prêt, propre et on a fait nos adieux à Roger, Christian et Benoît. Celui-ci nous fait de grands signes de la main jusqu'à ce qu'on ait quitté le port, ça donne l'impression de partir loin. Adieux Galice, tu nous auras bien reposé !

Un vent soutenu
Un petit vent de sud ouest nous invite à envoyer les voiles. Mer plate, Interlune file bientôt à 4 noeuds, on hésite à envoyer le spi. Une heure plus tard, on a pris un ris dans la GV et enroulé le génois, il y a un bon force 5, une houle formée mais pas trop croisée, Interlune file à 6 noeuds sans effort, on apprécie de tracer au portant, ça change du près et du moteur... Le vent se calme dans la nuit, on renvoie de la toile, on marche à 4-5 noeuds.

Pétole nauséeuse
Vers 11h, le vent mollit. On a parcourus 120 miles en 24 heures, la moyennes est bonne, il s'agit de rester dans les temps, on envoie donc le moteur. Bientôt, c'est pétole molle et houle formée, un peu croisée. L'anticyclone s'installe, il fait "chaud" (bon, on a connu pire mais on est en T-Shirt) et Jhe à mal à la tête. Le voici bientôt en train de vomir ! Ceux qui ont navigué avec Jhe savent que ce phénomène est très rare, voire insolite (NdJ : c'était même une première). Outre le fait que je compatis fortement, je suis un peu inquiète à l'idée de devoir assumer seule les 180 miles qui nous séparent encore de l'arrivée. Dans ce genre de trip, la santé de l'un garantit la survie de l'autre,il s'agit de réparer mon marin. Je me mets donc à préparer à bouffer et à le faire dormir, si on m'avait dit que ce serait dans ce sens là, je ne l'aurais pas cru. Vers 20 heure, Jhe se réveille fringuant et affamé, bon signe ! La houle s'est calmé, la nuit sans lune nous offre une voie lacté magnifique, tout serait parfait sans ce bruit de moteur qui tourne depuis plus de 12 heures. A 5 heure du mat', la VHF parle français, la côte n'est plus "si" loin !

Matin chagrin...
Brrrrrrrr, fatigue, mal de tête

Pour après midi de rêve
ça y est, du vent, on envoie les voiles, d'abord le Spi seul (une idée débile à moi ça !) puis la GV et le Spi (ça marche beaucoup mieux !). La mer de peux agitée devient belle, voire presque plate, le soleil brille, on trace à 6 noeuds. Il ne manque que les dauphins qui ne tardent pas à se montrer. Il semble qu'ils aient décidé de passer l'aprem avec nous, on leur trouve des pe'tits noms. Je vais dormir et à mon réveil, je n'aperçoit Jhe nulle part. Le bateau avance tout seul sous pilote. Coup de flip ! Je le "retrouve" allongé à plat ventre sur la plage avant en train de caresser ces mammifères marins !
Le soir tombe, les dauphins sont toujours parmi nous, on est toujours sous spi, Interlune avance toujours, tout serait parfait. Mais des cirrus juste à notre vent accompagnés par une bascule sud et une baisse de pression calment quelques peu nos ardeurs. Ces trois signes sont annonciateurs de dépression, et qui dit dépression, dit vent, potentiellement fort. On commence à parler d'affaler le spi, quand la VHF nous fait parvenir un magnifique bulletin météo. Pas d'avis de coup de vent, vent de sud ouest, virant sud, 2 à 3 pour cette nuit. Youpie, c'est la fête, on laisse le spi et on bouffe une soupe au lard.

Entre les cailloux
Bon, c'est pas tout ça mais faudrait p'têtre commencer à penser à l'aterrissage. On regarde donc les marrées et on se rend compte qu'on a des gros coeff. ça signifie qu'on ne peut pas aller dans n'importe quel port car sinon, à marée basse, on échoue. Le port le plus proche et le plus accessible est donc concarneau. On hésite à aller mouiller à l'archipel des Glénans, mais de nuit, avec peu d'eau, l'idée nous paraît déraisonnable. Route sur Concarneau donc, on passe entre les cailloux de l'archipel et ceux du continent. On affale le spi à 4 heures du mat pour assurer la nav plus facilement, on ammarre le bateau à 7.

Et voila...
On est en bretagne Sud...mais il nous reste à contourner cette jolie pointe avant de sortir Interlune de l'eau. On est pas encore rentrés donc, et on va profiter du joli mois de septembre pour s'offrir quelques dernières nav sympathiques. Retours par chez nous début octobre. D'ici là, on va dormir un peu et manger des crêpes. En attendant, on est amarrés juste devant les bateaux de l'école de voile des glénans. Journée de début de stage. On arbore fièrement le pavillon de courtoisie espagnole, on se sent beau et fort, et on a envie de dire à tous ces stagiaires qu'un jour, s'ils continuent la voile, ils seront aussi beau que nous. Olala, mais c'est que je deviens française moi... Bof, un peu de "dikke neck" ne peut pas faire de mal, on a bien le droit d'être fiers de l'avoir traversé ce golfe, non ? En étant réaliste, on pue et on l'air hagard, pas sûr que ça fasse une si bonne pub pour les glenn nos têtes.

mardi 7 septembre 2010

Une semaine à la corogne

Bon, ça fait quand même une petite semaine qu'on glandouille au port. On a commencé par vérifier un peu notre gréement qui bougeait trop à notre goût, à resserrer les barres de flèches et à allonger le patarra avec une pièce métallique ce qui nous a permis de résorber la quête constante de notre mat et de pouvoir enfin resserrer l'étais. Et surtout à ressouder la pièce métallique qui tient tout cela. ça semble mieux à présent. Là, ça fait trois jours qu'on glande, en attendant la bonne fenêtre météo. On rencontre pleins de marins breton, qui viennent de faire la traversée dans l'autre sens. Beaucoup d'entre eux ont eu du mauvais temps, voire du très mauvais temps (force 9, creux de 10m par exemple). ça rassure pas beaucoup et ça aide à être patient ! Sinon, la Corogne, c'est le bon port pour embarquer vers le sud. Tu traînes sur les pontons et hop, t'es certain de rencontrer un marin beau et sympathique qui ne rêve que de bras pour l'aider à parcourir les milles qui le sépare de Madère, puis de Canarie. Franchement, un bon coin (Jhé reste le plus beau, mais sinon...)! Nous on ne cherche pas vraiment de bateau mais on sympathise bien avec un équipage peu commun (ceux qui se sont pris force 9 dans le golfe). Roger, retraité passionné de voyages, Christian marin au long court et Ben, le d'jeun's de la bande, ancien Para reconvertit, le coeur à gauche et une vie peu commune, partagent nos apéros. On refait le monde à coups de sangria en écoutant souffler le vent dehors...Les joies du ports! Ce qui est rigolo c'est qu'ils naviguent, comme Mao et Isa, sur un Mélody. On a décidé que dorénavant, on inviterait tous les propriétaires de Mélody à prendre l'apéro... A part boire des coups, on ne fait pas grand chose... Siestes, ballade dans les rues de la Corogne, repas de pallourdes, p'tits cafés en terrasse, et consultation de la météo trois fois par jours. Comme ça on sera en forme pour la grande traversée.

samedi 4 septembre 2010

La costa da morte...

Elle nous aura bien fait rigoler... En gros, on a attendu que ça se calme et on a fait le tour au moteur. Ben oui, ici aussi, c'est un peu comme en méditerranée, soit il y a trop de vent, soit il n'y en a pas assez. Enfin, on a quand même envoyé un peu les voiles, histoire de s'amuser, on a même fait sécher le spi après le passage des îles Sisargas.

On l'a gardé pendant au moins trois heures, au près la plupart du temps (ben oui, t'envois le spi au portant et 5 minutes plus tard, tu te retrouves au près, une vrai météo méditerranéenne je vous dit, alors ben on l'a gardé, il est joli). Enfin, tout ça pour dire qu'on est arrivé à la Coruna, capitale de la Galice. La vieille ville est charmante, elle me fait un peu penser à Oxford mais certains monuments semblent tout droit sortis de Prague (où je n'ai jamais été).

Enfin, on a pas trop le temps de faire les touristes, car la prochaine étape est de taille et avant de se lancer, on a décidé de faire un check-up complet du bateau...gréement, voile, moteur et forcément, on trouve des choses à améliorer, à changer, à réparer. Puis, il y a la lessive, les courses et tout le tin touin. Enfin voilà, on est arrivé il y a deux jours et on ne fait que courir. Départ prévu pour la bretagne quand le bateau sera prêt et qu'on sera certain d'avoir une fenêtre météo correcte. Peut être dimanche ou Lundi. Allez, on est bientôt en france et on rève de couinaman (les pâtisseries espagnoles ne sont pas terribles !!!).

lundi 30 août 2010

Un peu de sport

Bon, on ne s'y laissera plus prendre, même s'il y a littéralement pétole ici, on essaiera pas de passer ce cap aujourd'hui. Journée sportive donc à la place. Réveil à l'aube (9 heure, heure locale (NdJ: 10h, heure française - à laquelle on est restés..))et petit dèj devant la plage de sable blanc pour prendre des forces. Ensuite, il faut gonfler le kayak pour débarquer, puis aller nager un p'tit coup pour se laver (ben oui, on pue...). L'eau est frisquette par ici, gla gla gla. Puis, je perds le tuyau de la douche solaire, ce qui oblige Jhe à quelques exercices de plongée... et le force à se laver lui aussi. Héhéhé. Ensuite, faut relever le mouillage pour se rapprocher du port, puis remouiller dans le port.

Après, il faut pagayer, porter le kayak (ben oui, il y a des marées par ici), avant d'entamer l'ascension vers le phare, sous le soleil.

De là haut, on peut admirer la costa da morte (c'est le nom que porte la partie de côte de l'autre côté du cap... ben oui, quand je vous disais qu'il fallait mieux être prudent) et les sculptures laissées par les pèlerins de Saint-Jacques. On est en terre sainte par ici, et ça se sent, mais malgré tout ce sport et le soleil qui cogne, nous n'avons pas encore eu l'illumination.

dimanche 29 août 2010

Cap ou pas cap ?

Réveil ce dimanche matin sous un soleil radieux. Malgré les prévisions météo pas très encourageantes, le temps semble idéal: mer plate et petit vent d'est, juste ce qu'il faut pour passer le cap Finisterre. Nous hésitons tout de même un peu avant de partir, puis nous décidons qu'après tout, même les météorologistes peuvent se tromper. On part donc toutes voiles dehors, le vent adonne même, on se retrouve au portant par force 4 et on trace. On arrive devant le cap et on croit même qu'on va devoir le passer au moteur, car le vent est un peu retombé. C'est bon, on passe, ils sont fous à la météo ici. Sauf que derrière le cap, c'était bien du vent de nord est. Et plus on monte vers le nord, plus le vent forcit...et la mer aussi ! On commence à n'avoir plus du tout envie d'aller installer l'étais largable (ce qui nous permet de réduire la toile à l'avant du bateau), mais, même si Interlune tient bien la mer et que la gîte est supportable, le gréément commence à trembler...Mauvais signe, mauvais signe, on enroule le génois, mais ça continue à forcir. C'est bon, on abdique, on fait demi tour, il nous reste de toute façon beaucoup de route à faire dans la tourmente et on sera coincé là haut. Ouf, au portant, c'est quand même plus cool. On a vite fait de rejoindre le port de Finisterre ou on mouille devant une plage splendide (ensaeda de langosteira). Une petite houle désagréable m'obligera cependant à rejoindre les bras de Morphée dès la tombée de la nuit.

samedi 28 août 2010

picturesque fishing harbour

La météo annonce à présent du vent de nord assez soutenu (ce qui, vous l'aurez compris, ne fait pas notre affaire). Nous attendrons donc avant de passer ce fameux cap. Surtout que, avec le vent du nord revient le brillant soleil. Nous quittons Portosin pour aller mouiller de l'autre côté de la baie, à Muros, "picturesque fishing harbour". Les "picturesque fishing harbourg" sont des villages avec des petites maisons en pierres (granit par ici), quelques commerces et des restos de fruits de mer. Beaucoup de maisons abandonnées ou en ruine aussi au détour des ruelles. Nous achetons des palourdes et Jhe les cuisine à sa façon (avec du beurre et de la crème, peut-être même un peu d'huile d'olive (NdJ : de l'ail et du romarin, pour faire des légumes, aussi)), un délice.

vent de sud ouest

Un bruit étrange nous réveille ce matin là. Notre ancre !!! Nous dérapons ? Non non, c'est juste des pécheurs qui trouvaient que notre bateau étaient sur leur chemin et qui ont décider de le déplacer... sans nous consulter. On passe une tête dehors, et la journée continue de s'annoncer maussade. Il suffisait de vanter les bienfaits du soleil pour se retrouver sous les gris nuages du front chaud qui s'abat sur la Galice. Qu'à cela ne tienne, qui dit front chaud, dit vent de sud ouest, ce qui est bien pour nous. Nous quittons donc notre mouillage et commençons à remonter la ria. Le vent est soutenu mais dans quelques milles, on pourra abattre un grand coup et se retrouver au portant. Pour raccourcir notre chemin au près, nous décidons de passer entre les cailloux. Pas d'alignements, merci le GPS. Le vent forcit et bientôt, Interlune avance à 6 noeuds sous foc seul. On sort les brassière et on s'attache au bateau, il ne s'agit pas de tomber à l'eau... Mais avancer au portant, quel pied. Enfin, le vent forcit toujours et on ne fait pas trop les malins quand même. On avance maintenant à 7 noeuds, mais le port est en vue. On arrive fatigué et courbatus dans le petit port de Portosin, au fond d'une ria. Demain on devrait passer le cap Finisterre. Sauf que, demain, il n'y a plus de vent et une grosse mer. La nav au moteur dans la houle, ça va on a donné, on restera donc bien sagement ici, à glandouiller au port et à faire les courses.

vendredi 27 août 2010

mercredi 25 août 2010

Les gens qu'on rencontre

Depuis le sud du portugal, tout le monde va à Madère. A croire que la traversée de l'atlantique en voilier est aussi facile qu'une partie de pétanque. Chiens, enfants, vieillards, personnes ne s'effraie de cette grande traversée. Y compris Sandrine, une petite nana en solo sur un bateau plus petit que le notre (pas courant)qui va jusqu'en argentine !!! Comme quoi ! Du coup, nous, on a l'air de rigolos. Bien que, beaucoup de ces transatlantiens nous souhaitent bon courage pour la remontée du portugal (ça fait un peu peur!). Bon finalement, on l'a remonté ce portugal, et depuis porto on croise de plus en plus de gens qui comme nous remontent vers le nord ! ça fait du bien de se sentir entouré. Ici, en, galice, il n'y a que des bretons. Un vieux maloin (de saint malo) sur un bateau de 8 m (lui aussi en solo) et ce soir, des joueurs de cornemuse. C'est rigolos de faire partie de cette communauté de voyageurs en bateaux. On papote au port, on s'invite à boire des verres au mouillage et on s'échange les bons plans, des histoires, des aventures. Ensuite on se souhaite "bon vent" et chacun trace sa route à son rythme jusqu'à la prochaine rencontre.

Derrière la brume...

Et voilà, nous avons quitté le portugal. On ne peut pas dire qu'on ait pu apprécier les côtes de ce pays nordique. En effet, depuis le nord de Lisbonne, le brume nous a suivit. Nous avons ressortit polaires, couettes et cagoules, enfillé nos vestes de cars et affrontés les bancs humides. Les dauphins nous ont accompagnés une partie du trajet, nous offrant quelques moments de bonheur, parmis nos errements dans les brumes obscures. Le louvoiement de nuit à travers les bateau fantomatiques de pècheur surgissant de nulle part avant d'atteindre le port de Leixos (nord de porto) restera un sombre souvenir. Après trois jours à porto (qui reste une belle ville, comme toutes celles que nous avons vues au portugal), nous sommes reparti sous un crachin digne de ceux quis'abattent sur la belgique les noires journées de novembre. Deux jours de près et de mer houleuse plus tard (attention aux estomacs), nous atteignons enfin la galice. Le ciel s'éclairçit petit à petit et nous distingons progressivement une jolie côte vallonée. Bientôt, le soleil perce à travers les nuages nous offrant de magnifiques paysages. Arrivée sous spi (du portant, enfin !) dans un petit mouillage splendide en face d'îles sauvages. ça ressemble à la bretagne, à la corse, aux baléares, enfin, à tout sauf au portugal ! Et voici quaujourd'hui, après une matinée mitigée, le soleil a réellement refait son apparition.

Après midi en débardeur sous spi dans une ria digne du trieux. Je me suis même offert une petite baignade derrière le bateau. Et ici, il n'y a pas de méduses !!! Bref, on est très heureux d'avoir enfin rejoint les rias espagnoles. Quelques journées de portant en perspective, nous allons essayer d'en profiter pour passer le cap finistère (un autre bout du monde) afin de nous positionner au mieux pour la grande traversée. Que ceux qui veulent faire de la voile nous rejoignent sans tarder, ici, derrière la brume, c'est un autre coin de paradis.

mardi 24 août 2010

Le portugal en résumé

Juste pour ne pas oublié, ou pour que ça puisse servir à d'autres, voici un petit résumé de nos escales portugaises :
Faro, joli estuaires, réserve ornithologique, attention aux courants
Cap saint vincent : Sagres : Mouillage venteux mais de bonne tenue,relativement bien protégé de la houle du nord, plutôt joli. Village sans rien de particulier, super marché un peu loin. On y a attendu trois jour pour avoir la fenêtre nous permettant de passer le cap. Cap souvent venteux, avec grosse houle. PLus haut, ça se calme un peux on dirait.
Sines: Petit port sympathique, confortable (sanitaires impeccables, laverie) et pas trop cher. Possibilité de mouiller dans l'avant port et de se doucher sur la plage. Village mignonet.
Cascaïs: Au Nord de Lisbonne, mouillage réputé et donc bondé, mais donnant sur une petite station balnéaire très jolie, à une demi heure en RER de Lisbonne.
Lisbonne: il y a pleins de marine sur le tage, nous on s'est arrêté à ria del alcantara, transports en commun proches, accès rapide au centre ville. Lisbonne en temps que tel est une ville merveilleuse qui vaut le détour.
Péniche: parrait que c'est sympa mais en 2010, c'était cassé. Nous on mouillé devant le mole du port pour la nuit, on était pas trop mal mais il n'y avait pas beaucoup de vent.
Nazaré: petite marina tenue par un couple d'anglais adorable. Au premier abord, le port n'est pas très charmant mais la petite station balnéaire un peu plus loin est fort sympathique, y compris ces petites femmes en noir qui vendent des chambres pour la nuit et la geletaria italienne qui vend des glaces énormes. Il parait que la vieille ville en haut est super, mais on a pas eu le courage de monter. Les fruits de mer sont délicieux et les terrasses des rues piétonnes fort agréables Attention, à partir d'ici, la brume se lève (si les alizés ne sont pas trop fort).
Figera da foz : bof, marina assez cher, ville casino sans grand intérêt.
Leixos: port industriel horrible au milieu des cargos et de la rafinerie. Odeur désagréable donc. Et la brume semble y être permanente. Mais c'est pas cher, le bord de mer y est agréable par temps clair, il y a un supermarché pas trop loin, et surtout, c'est à côté de porto (où il semble difficile de s'ammarer). Bon plan donc pour visiter Porto en toute sérénité. Possibilité de mouiller dans l'avant port.
Viana do Castello: Très jolie petite ville, un peu morte lorsqu'on y est passé mais on a aimé se promener dans ses petites ruelles étroites qui rappellent un peu la flandre (il pleuvait ce jour là, ceci expliquant peut-être celà). La brume semble y être aussi à sa place.
Voilà, les ports du portugal. Si ce pays est magnifique à visiter à pied, il n'est peut-être pas le plus sympa en bateau. Les côtes sont assez monotones et la mer désagréablement forte. Enfin, sans doute que la descente est plus agréable.

jeudi 19 août 2010

Portugal Toujours

Un petit post, avec peu de nouveauté. On est encore entrain de remonter le Portugal. On est partis de Lisbonne il y a quatre jours et on continue vers le nord. Les alizés se calment un peu, ce qui n'est pas plus mal. Du oup on fait des bonnes étapes avec encore un peu de houle en général et un appui au moteur. Le contre-coup, c'est que quand il n'y a pas de vent, ici, les nuages sont dans la place. Du coup, aujourd'hui, on avait un temps breton, avec crachin et même une méchante brume en fin de journée.

Rien de trop méchant quand même, ça c'est découvert en arrivant devant Figuera Da Foz. Si la météo le permet, demain, on essaye de partir pour Leixos (le port le plus proche de Porto) et de faire ça d'une traite. Sinon, ça sera deux étapes de 30 et 35 miles. Une fois aux alentours de Porto, il nous restera encore une journée de nav avant de retrouver avec joie l'Espagne et ses rias tous les 15 miles. Et puis, avec un peu de chance, fini la nortada. Il faudra alors attendre la fenêtre pour traverser le golfe de Gascogne. Des volontaires pour 3 ou 4 jours au large ?

dimanche 8 août 2010

Au Portugal

Nous continuons notre difficile remontée du portugal. Baptiste, le frère de Jérémie, et sa copine Lisa, nous ont rejoint pour quelques jours à Sines, une petite ville au sud de Lisbonne. Malheureusement les conditions météo, la longueur des étapes et les mals de mer ne nous permettent pas de naviguer avec eux comme ils l'auraient sans doute souhaité. Nous avons donc profité de la voiture (ils sont venu en voiture) pour aller à Porto covo se rouler dans les énormes vagues de l'atlantique avant de remonter sur Lisbonne (en bateau cette fois, mais avec une étape douloureuse) où nous passons quelques jours. Nous retrouvons cette ville avec beaucoup de plaisir. Ses petites ruelles enchanteresses, ses patisseries délicieuses et sa vie nocturne et culturelle sont toujours aussi séduisants malgré le flot de touristes. Nous croisons pour le moment plus de voilier qui se préparent à traverser l'atlantique que de bateau qui remontent vers le nord.... On s'est un peu trompé de chemin. Heureusement, toutes les escales sont enchanteresses. Voila voila, on va bien donc, ... et bonnes vacances à vous où bon courage pour la reprise du boulot.

jeudi 5 août 2010

Les alizés

Pour ceux qui veulent quelques aperçus de la nav au Portugal, voila quelques photos d'Interlune en action envoyées par Lanpaul. Ca donne une idée.
interlune-01
interlune-02

lundi 2 août 2010

On attend au bout du monde

La cap saint vincent est un endroit sauvage et venté, à l'extrémité sud-ouest de l'europe. C'est la dernière terre qu'ont apperçue les navigateurs portugais avant de se lancer vers l'inconnu. Des falaises balayées en permanence par les alizés portugais se jettent dans des criquent aux eaux limpides bordant de magnifiques plages de sables blancs...presque pas bondées. Baleeira, premier mouillage visité, n'est pas vraiment un port, mais plutôt une sorte de refuges pour pècheurs. On peut ancrer dans la baie ventée au milieu des corps morts et des bateaux de pèchou. Nous nous sommes ensuite rendus à Sagres, la plage y est plus jolie, l'eau plus limpide et il y a moins de traffic. Mais le vent ne cesse d'imposer sa loi et le short break de l'antlantique balaie les plages, attirant les surfeurs. Nous passons nos journées à la blage avec l'équipage de Lanpaul. L'eau est bonne, on fait du bodysurf et des châteaux de sable, on a retrouvé les pasteich de nata et les beignets de baccalau, les gens sont adorables, portugais quoi. La nuit, on prie pour ne pas déraper car il y a des rafales à 25 noeuds assez régulièrment, on a ressorti les polaires et la couette car ce vent est assez frais, on redoute un peu les prochains cars de nuits, ça va cailler. On attend que ça se calme pour pouvoir remonter vers Lisbonne. Un petit anticyclone devrait nous permettre de toucher du vent moins fort et moins dans la geule dès demain, en espérant que la météo ne se trompe pas.

vendredi 30 juillet 2010

On retrouve Lanpaul

Nous repartons vers 22h (ben oui, toujours ces fenêtres météo !) pour une petite nav de 35 miles, objectif, retrouver Fabienne, Christophe et leurs deux enfants (Antoine et Paul). On les avait rencontré à Mahon sur le terre plein, ils ont fini de réparer leur moteur et eux aussi ont la mauvaise idée de remonter vers la bretagne. Nous naviguerons donc en escadre au moins sur une partie de la route. 35 miles au près donc, dans une mère formée et un vent modéré (3-4). On en chie pas mal, on met 12 heures et 70 miles en route fond, on tire des bords à 100 ° et ça nous décourage un peu pour la suite car c'est à peu près ce qui nous attend pendant les 400 miles de côte ouest du portugal ! Les 20 miles suivant s'effectueront en un seul bord à une vitesse moyenne de 5 noeuds, on apparçoit des dauphins au loins qui sautent en l'air et j'apprends la naissance de Mathias.
On se dirige vers la cao saint vincent, un cap du bout du monde, afin de se placer au mieux pour entamer la remontée vers Lisbonne. On retouve Lanpaul à Baleeira, petit "port" de pècheur tout près du cap en question. ça souffle pas mal à l'arrivée (6B) et Jhé m'oblige à faire une prise de quai pour faire le plein de gazoil. La manoeuvre d'approche est nickel, mais celle de départ est plus scabreuse, la quai est haut et notre panneau solaire reste attaché dans les pneux qui pendent. Plus de peur que de mal, mais on a failli tout casser. On se met ensuite au mouillage à côté de Lanpaul et on dort 18 heures d'affilées.

mercredi 28 juillet 2010

En Atlantique....

Y a des moustiques... Par milliers (au moins par centaines), ces sâles bêtes sont entrées dans notre bateau. Quand on s'en est rendu compte, c'était trop tard et on a passé la nuit à se taper dessus et à pester contre le destin, la fatigue et les nuits trop courtes. Vers 6 heures du mat, on réussi enfin à s'endormir (on s'était réveillé 24 heures avant), mais vers 10h, le soleil nous réveille pour de bon. Finies les brumes protectrices anglaises, ici, le soleil cogne et il est impossible de rester dans le bateau. Heureusement, la marina dans laquelle nous avons atteri est plutôt sympatique. Petites pelouses, terrains de tennis, bar sympatique (en extérieur, à l'ombre des arbes, et surtout, picine ombragée avec transats. Nous passons le reste de la matinée à dégotter des moustiquaires. Au grand bonheur de Jhé, nous trouvons un bazzard chinois où on trouve de tout pour presque rien. On s'offre même des petits coussins de pont !!!Ensuite, lessive, avitaillement, et glandouille à la piscine.

Fenêtres météo et portugal

La semaine qui a précédé fut riche en aventure. Nous avons parcourus de nombreux miles, changé trois fois de pays, changé d'océan, nous nous sommes battus avec des moustiques bref, c'était l'aventure. Résultat des courses, on était assez fatigué en arrivant à Santa Maria. On serait bien resté dans cette marina quelques jours, surtout que Cadiz est à 15 minutes de là en ferry, et que c'est une très jolie ville. Mais la fenêtre météo nous permettant de continuer notre remontée vers le nord risquant de se refermer, nous nous motivons a larguer les amarres plus vite que prévu et entammons notre remontée vers le portugal. Nous avons bien fait car nous parcourons les 80 miles qui nous séparent de la baie de Faro au portant, tout tranquilement, avec la marée une bonne partie du temps. Arrivée vers 6h du mat, sieste et journée de glandouille au milieu du golfe du morbihan local, assez joli !

dimanche 25 juillet 2010

Passage du détroit

Il est 5 heure, Paris s'éveille peut être mais on s'en fout. Nous on largue les amares, direction l'atlantique. Il faut partir avec la marée, le bon vent, la bonne visi. Tout celà semble s'être réunis ce matin et il ne faut pas râter ce crénaux. Zigzags entre les cargos mouillés dans l'avant port. On rejoint la mer avec le lever du jour, le vent soutenu nous propulse à 5-6 noeuds sous foc seul, on se sent prêt à passer Tarifa où il y a 30 noeuds de vent 300 jours par ans. Comme des pros, on choppe les contre courants, on est peut-être de novices de la méditerranées, mais les marées, ça nous connait ! A 9h11, on a passé Tarifa, et on peut dire qu'on est en Atlantique !!! Deux heures plus tard, on passe le point le plus au sud de notre voyage (36°10°097N, 6°10°603°W)et on empanne avant d'entammer notre remontée vers le nord. Le reste de la journée s'effectuera au portant, avec plus où moins de vent et une mer agîtée. Nous nous amarrons à 22h30 à santa maria, près de Cadiz pour une nuit dont on espérait qu'elle fût bonne.

En Angleterre

A midi, lorsque nous nous réveillons, le nuage accroché à la petite montagne qui domine la ville semble à sa place et l'athmosphère de grisaille qui en découle change l'athmosphère de chaleur écrasante et de soleil brulant qui nous a accompagnée tout le long de la costa del sol. Est-ce à cuse de ce temps typiquement nordique que les anglais ont conquis ce territoire où est-ce l'inverse ? En tout cas, il est étrange de se retrouver tout d'un coup en Angleterre. Nous nous balladons dans les ruelles de la ville qui conserve tout de même un caractère espagnol (petites ruelles entremèlées, quartier marocain (on est à 30 km du maroc). Par contre, la cuisine est anglaise, les cafés dégeulasses et les serveurs gentlemans. Il y a même des cabines de téléphonne londonienne, et des jolies pelouses ! C'est un peu surréaliste tout ce mélange mais aussi assez excitant. On est à la croisée des chemins, depuis bien longtemps, et demain, nous passerons nous aussi le détroit de gibraltar.

samedi 24 juillet 2010

La carte

J'ai rajouté la carte sur googlemap. C'est incomplet, mais ça donne une idée.

Gibraltar, cargos et brouillards

Nav assez calme au départ de caleta de vellez (port sans intérêt). Au programme, une centaine de miles pour rejoindre Gibraltar, et pour le moment, on est au portant. Tout se passe assez tranquilement jusqu'au petit matin. Je suis de car à une dizaine de miles de l'arrivée et j'essaie de distinguer les phares d'entrées de ceux de la ville. La visi se casse la gueule depuis près d'une heure, où alors je suis bigleuse, mais impossible de discerner ce phare qui devrait être visible depuis longtemps. Le vent hésite, j'alterne entre voiles et moteurs. Tout d'un coup, sortant de la brume, un énorme cargo illuminé me fonce dessus. Je l'avais pris pour des morceaux de ville sur la côte. En fait, il est au mouillage et c'est moi qui fonce sur lui. Vision étrange de monstre du loch ness. D'autres halos se dessinent aux alentours et mes yeux ont du mal à m'informer de la distance qui nous séparent. Je réveille Jhé, on se sera pas trop de deux pour veiller. Finalement, à deux miles de l'entrée, on distingue le phare d'entrée. Le "levante" s'est mis à souffler, provoquant de violentes rafales dans la rade du port, provoquant des déferlantes sorties de nulle part qui font voler nos pare bats. Impressionannts ! On met un peu de temps à s'y retrouver entre toutes ce marinas. A 6h, le jour s'est levé et nous sommes prèt à aller nous coucher.

mercredi 21 juillet 2010

De la péniche

Bon, depuis notre départ de Cartagène, l'objectif est assez clair : arriver à Gibraltar le plus tôt possible pour ne pas rater une fenêtre météo favorable entre samedi et dimanche à venir. Du coup, on fait de la péniche. On enchaîne des journées assez longues (plus de 50M), le plus souvent au moteur, soit parce qu'il n'y a pas de vent, soit parce qu'il est contraire. On ne peut pas dire que ce soit la partie la plus plaisante de la navigation. Pour un temps, fini les petites calas et les baignades au mouillage. Ca risque de durer un peu, puisque la remontée du Portugal ne s'annonce pas comme une partie de plaisir. En effet, à cette période (et en plus, on traine un peu par rapport au planning, ce qui n'arrange rien), les alizés soufflent le long de la côte portugaise. Cela donne des vent assez fort de nord dominant. Bref, dans 4 à 5 Beauforts dans la gueule la plupart du temps.
En attendant, on crame au soleil (pas de vent = trop chaud), on fait fuir les dauphins que le moteur ne semble pas attirer et on contemple les buildings touristiques et autres serres fruitières de la Costa del Sol ('nifique...), on a mal à la tête, on est fatigués et on repousse à demain la traversée en quart jusqu'à Gibraltar pour s'arrêter au port le plus proche. Résumé des épuisodes précedents : Cartagène - Almeria (92,5M), 2 jours de pause à Almeria pour visiter l'Alcazaba (fermé le lundi, jour de notre arrivée), Almeria - Adra (50,3M), Adra - Caleta de Velez (52,2M), ô joie, une grasse mat' jusqu'à 10h.

samedi 17 juillet 2010

costa blanca

Fin d'une petite semaine de nav avec Nicolas et Emilie. Finalement, on a même réussi à trouver des endroits pas si moches sur cette côte espagnole. Certe, les tours bétonnées qui surplombent les plages ont un côté un peu surréaliste vues de la mer, mais on a réussi à dégoter un ou deux mouillages sympas et chargés de poissons. Nicolas et Emilie ont réussi leurs stage "roots" avec au programme pèche de macro à la ligne, barbecue, fabrication de son propre pain, matinée au mouillage rouleur sous le cagnard pour cause de moteur a réparé (rien de grave cette fois, un petit filtre à gazoil à changer, un autre à nettoyer, bref, la routine) et navigation de nuit dans la pétole. Nous les avons laissé à Cartagène et nous avons l'impression d'avoir un bateau deux fois plus grand depuis quelques heures. On va essayer de tracer un peu entre ici et Gibraltar mais on a encore de la route. On verra, en attendant, on s'apprète à essayer la piscine du yoat club, seul endroit vivable entre 14h et 18h sous ce soleil de plomb.

dimanche 11 juillet 2010

Valence

Nous découvrons ici une autre espagne que celle que nous avons pu appréhender aux baléares. Fini le temps des chaises dans les boucheries et les cours d'espagnol dans les petites épiceries ! Nous sommes en "ville", la grande et puissante ville, celle ou l'on court tout le temps et où le temps passe sans qu'on ne puisse l'arrêter. Mais celle aussi des petites ruelles entremêlées, des marchés aux couleurs et aux milles senteurs, des bar à flamenco, des églises et cathédrales romanes (je crois) et des plages urbaines (les gens viennent nager un p'tit coup en famille et prendre le gouter sur la plage bondée après le boulot, c'est assez rigolo). Nous avons retrouvé Benja et Maria qui passent leurs vacance ici (Maria est Valencienne) et qui nous emmènent dans les plus chouettes endroits, en échange d'une petite virée en bateau. Et ce soir, on ira voir le match dans un bar ! Ensuite, des amis (Nicolas et Emilie) embarquent avec nous pour une semaine le long de la cost del sol. Enfin, la sérénité des îles est un peu loin et avec notre retours sur le continent, nous avons renoué avec une vie plus sociale et plus agitée...C'est gai aussi !

jeudi 8 juillet 2010

Arrivée à Valence

Et hop! Une petite traversée sans accroc, avec un peu de vent un moteur qui ronronne, et même dans les temps (29h pour 30 heures prévues). On est arrivé à Valence hier. fini les petites calas turquoise, bonjour le grand port industriel, mais bon, personnellement je suis heureux de retrouver un peu de grande ville, de klaxon et de pots d'échappement. Sara un peu moins, mais elle se console en faisant des siestes dans l'ombre des 8 kilomètres de jardins publics (en fait le lit d'une rivière détournée).
En gros, tout va bien. On a trois jours de repos et de visite de la ville devant nous avant d'entammer la Costa del Sol. On naviguera alors à quatre avec Zac et Emilie. Avec un peu de chance, on va pouvoir tracer la route pour trouver autre chose qu'une grande plage de 20 miles.
Une info intéressante, le port de Valence (Porto Real Juan Carlos) et le moins cher que l'on a croisé pour l'instant avec ses 9,60 € la nuit en saison!

lundi 5 juillet 2010

La routine

Est-ce que vous savez ce que cette image veut dire ?

Bah, ça veut dire que j'ai du encore passer une journée dans le moteur à démonter le tourteau et changer la vis pointeau (celle qui est cassée sur la photo). Bon, maintenant, le moteur ne fait plus de bruit et fonctionne correctement. Espérons que ça va durer.
A part ça, on est à Porto Paraitx et on va y passer la journée pour bricoler. La météo est plutôt bonne pour envisager la traversée vers le continent demain. Valence en ligne de mire

samedi 3 juillet 2010

De Cala en Cala

De calas en calas, nous nous promenons. Nous sommes assez content d'être repartis, de sentir le souffle de l'air marin sur nos visages mouillés de chaleur, et de jetter a nouveau l'ancre dans des eaux turquoises et protegées. Le vent n'est pas toujours au rendez vous (bien qu'hier on etais a 7 noeuds sous spi pendant une bonne partie de la journée) mais les calas sont toutes plus belles les unes que les autres. On se baigne tous les jours (même Jhe), on a attrape un poisson qu'on a cuit au barbec et on a vu des superbes dauphins.


Ce matin même, nous étions à cala sa colabra, site incroyable où des falaises se jettent dans la mer, s'ouvrant sur une petite plage, elle même débouchant sur le lit assèché d'un torrent s'enfonçant au milieu d'impressionamts à-pics rougeâtres.

Bref, faut le voir pour le croire. Evidemment, c'est touristique mais le soir tombé, nous avons la plage pour nous seul, sous les étoiles lumineuses (je me permets d'être descriptive car vous n'aurez pas les photos tout de suite). Les majorquais y viennent en famille en petites barquette traditionnelles pour y passer l'apres midi, et je me demande pourquoi je trouve ces barquette bien plus sympatiques que les gros yoats de luxe. Seules petites deceptions, les glaces sont degeulasses (en tout cas celle qu'on a mange aujourd'hui), et les moustiques trop nombreux.

dimanche 27 juin 2010

Nouveau départ

Voilà, après cette semaine de glandouille bien méritée, nous sommes prêt à repartir. Le moteur semble réparé (on verra lors de la mise à l'eau), le bateau est tout propre (on a finit par faire le ménage, c'était pas vraiment du luxe !), et nous en avons profité pour faire les milles petites répas nécessaires mais pas indispensables. Demain, si tout va bien, on flottera, puis on quittera Mahon et ses tapas pour d'autres calas aux eau turquoises.

jeudi 24 juin 2010

Fête de Sant Joan

On est au pays de la fiesta, et il y en a justement une qui bat son plein en la ville de Ciutadella, à 45 minute de bus d'ici. Nous partons donc en excursion, histoire de tâter un peu la foule. La ville est magnifique et la foule bien présente. Assez rapidement, nous trouvons le cortège de chevaux, montés par les cavaliers en habits traditionnels (ils doivent mourir de chaud !). Nous suivons la masse et nous nous retrouvons dans une petite ruelle, écrasée par le soleil. Du sable a été étendu à terre et vole aux alentours, renforçant l'impression de chaleur. Bientôt, les cavaliers traversent la foule compacte et les chevaux se cabrent aux sons des "olés" proférés de partout.



C'est très beau et assez impressionnant. Les familles se sont réunies et regardent passer le cortège en mangeant des tapas. Les chevaux entrent dans les maisons et sont mille fois sollicité. A l'heure de la sieste, la foule s'éparpille et se rafraîchit sur le perron des église en buvant de la pommada, un alcool local constitué de Gin et de limonade fraîche. Le soir, tout ce petit monde se retrouve dans les arènes où les chevaux viennent danser au son de la fanfare. On se croirait en plein pogo, sauf que les chevaux participent à la bousculade ! Pas facile de prendre des photos correctes ! Nous retrouvons notre bateau et son terre plein, à la nuit tombés, fourbus par la chaleur et par tout ce monde, et imprégnés de ces images peux communes.

mardi 22 juin 2010

Les à côtés

La ville de Mahon est une ville fortifiées qui donne sur un bras de mer. A l'intérieur, il y a des maisons "coloniales" blanches avec des volets verts, des églises en vieille pierre et des loggias art nouveau. La partie piétonne de la ville regorge de terrasses où les jeunes et moins jeunes boivent des cafés et des sangrias. Il y a beaucoup d'enfants aussi, et pas mal d'étudiants, on est dans une vrai ville habitée et en mouvement. Le soir, on entend de la musique qui vient d'on ne sait où, et des concerts sont régulièrement organisé par le centre culturel, sous les halles. Bref, on aime flâner dans ces ruelles, s'attabler à une terrasse et boire un café ou une bière selon l'heure, voire même, luxe du luxe, s'offrir une tournée de tapas !
Quand on en a marre de la ville, on tourne le petit chemin derrière le rond point et on se retrouve sur un petit sentier entouré d'oliviers. Les mousses tièdes incitent à la sieste et à la lecture, les oiseaux chantent et ça sent bon, enfin, on passerait bien l'été ici !

Les bons côtés du terre plein !

Notre bateau est donc à nouveau sur un terre plein, derrière, il ya une usine et ça sent régulièrement les hydrocarbures. La journée, c'est une vrai fourmillière, ça travaille de partout et ça fait pas mal de bruit. Il y a beaucoups d'espagnols évidemment, mais aussi des anglais et des français, une petite famille qui a comme nous des ennuis de moteur. On sympathise assez vite et le soir, on se fait des barbec et on boit du mauvais vin, sous les étoiles.
Les journées, comme d'hab passent assez vite, faut dire que tout est compliqué. Pas de sanitaires sur le terre plein, on finit donc par se laver à l'eau froide avec le tuyau d'arrosage, de préférence à l'heure de la Siesta, quand il y a un peu moins de voyeurs. Même Jérémie s'y est mis. On fait aussi la lessive à la main, en se disant que les machines c'est quand même pas si mal, mais en adorant en secret passer des heures les mains dans l'eau pour se rafraîchir (il fait au moins 30 degré, et il n'y a pas beaucoup d'ombre dans le coin). L'eau qui sort du robinet n'est pas potable, il faut donc monter jusqu'en ville et redescendre des bidons de 10l d'eau minérale. Acheter de la viande et des légume prend beaucoup de temps, car les gens n'hésitent pas à papoter en faisant leurs emplettes, et au bout d'une demi heure d'attente, on comprend mieux pourquoi des chaises ont été installées dans la boucherie ! Bref, on est loin de frénésie parisienne. Ici, les commerçant nous donneraient bien des cours d'espagnol avant d'encaisser la monnaie en nous faisant de grands sourires. Bref, on vit un peu "à l'ancienne", ça a un côté rigolo, mais on est content de pouvoir quotidiennement changer d'air et d'aller voir ailleurs si les fourmis ont des ailes.

lundi 21 juin 2010

ULF !

ça y est, le bateau est au sec, c'est un peu déprimant, on a l'impression d'être revenu deux mois en arrière mais bon, on a trouvé un chouette mecano (il s'appelle ULF !) et les choses sont en bonnes voies. On ne sait pas encore bien combien de temps on va être bloqué ici, mais l'un dans l'autre on a de la chance car la ville de Mahon est plutôt sympathique et on rencontre des gens sympa. On court un peu partout entre mecano, chantier, voilerie, assurances, bières et glaciers, enfin, la routine quoi On a vu des cartes postales avec des eaux turquoises, c'est pas fini les vacances, et puis on a chacun eu droit à un bonjour de tortue sur la route, on va dire que ça porte chance !

dimanche 20 juin 2010

Deuxième traversée : Alghero (Sardaigne)- Mahon (Baléares)

80 heures pour parcourir 180 miles, un record de vitesse (2,25 noeuds de moyenne)!

Départ hésitant
Cette fois, c’est la bonne semblent nous dire les fichiers météo. Nous risquons certe de ne pas avoir beaucoup de vent, mais dans ce cas-ci, mieux vaut trop peu que trop, au pire, on fera du moteur.
Nous remplissons donc nos jerricans de gazoils et nous quittons le petit port d’Alghero en début d’après-midi. Les premières heures sont en effet assez pétoleuses. Nous avançons au moteur à 5 nœuds sous un soleil écrasant et une mer plate. Le moteur tourne plus ou moins rond même si des bruits un peu étrange nous inquiètent quelque peu. Mais ceux-ci vont et viennent et on a l’impression qu’on ne peut pas y faire grand-chose. On continue donc, un peu hésitant, en se disant que la pétole, c’est quand même pas super. Au bout de trois/quatre heure, on en a carrément marre et on hésite à faire demi tour. De toute façon, on aura pas assez de gazoil pour faire toute la traversée sans vent . A ce moment là, une petite brise gonfle nos voile, on est au portant, on envoit le spi et on avance à 4 nœuds sous le soleil couchant. Cool, c’est bon, on est vraiment partis…

Sous les orages
Le vent s’établit et on trace sous spi à 6 nœuds. Le sourire est revenu et nous sommes confiants pour la suite. On affale le spi avant la nuit et on se prépare un risotto, histoire d’avoir un truc consistant à manger pour les prochaines 24h. Mais au loin, de gros nuages noirs nous barrent la route. Ils ont une tête pas très catholique et on se déroute à leur vent en espérant les éviter. Mais c’est trop tard et bientôt nous nous retrouvons sous une pluie battante, entourés de part et d’autre par de magnifiques éclairs. Si nous n’avions pas été juste en dessous, nous aurions même pu trouver cela beau, mais là, c’était carrément flippant. Je m’agrippe à la barre et on cherche le chemin le plus court pour sortir de ce merdier. Un coin de ciel clair se dégage autour d’un croissant de lune rousse. Nous faisons cap vers la lune et les étoiles, le bateau trace, la mer est plate. Il est minuit lorsque ces orages sont enfin derrière nous, je rentre dormir quelques heures et je laisse Jhe seul à la barre.

Le jour le plus long
Je reprends mon quart quatres heures plus tard. La bateau avance paisiblement par force 3 et ciel étoilé. Il fait bon, la mer est belle, Jhe va dormir (NdJ : Jhe essaye d'aller dormir). Au lever du jour, le vent faiblit progressivement, puis, lorsque le bateau n’avance plus qu’à 1,5 nœuds, je me résigne à rallumer le moteur. Mais celui-ci ne fait plus avancer le bateau. Il tourne, il fait du bruit, mais on reste sur place (en fait, on avance un peu mais beaucoup moins que ce qu’on aurait pu espérer). On continue à forcer un peu sur ce moteur jusqu’à ce que ça ne serve plus à rien. Il est mort à nouveau !
Bon, on a parcouru 80 milles, il nous en reste une bonne centaine, 100 milles sans moteur, on l’a déjà fait, rien n’est perdu. Mais cette fois, les choses s’annoncent plus difficile. En effet, Eole hiberne en cette saison et bientôt le bateau dérive sans force propulsive au gré des vaguelettes…. Flop, flop, les voiles passent d’un bord à l’autre sans nous faire avancer d’un pouce. Le soleil tape, il fait très chaud et on commence à se demander pendant combien de temps on va être coincé au milieu de toute cette eau, sans pouvoir aller se dégourdir les jambes où se mettre à l’ombre d’un arbre. On pense aux naufragés sur leurs bateau dérivant et on se dit que vraiment, ça ne doit pas être très rigolo. On passe du temps à essayer de fignoler nos réglages de voiles, à attraper la petite risée, à enrouler et dérouler le génois pour tenter vaille que vaille de dépasser la vitesse fulgurante de 0,5 nœuds (à ce rythme là, on arrive dans 20 jours !). Puis on laisse tomber, on essaie de faire des siestes, d'économiser nos forces, on regarde combien il nous reste d’eau, de bouffe, ça va, on a de quoi tenir, mais 20 jours, ça semble un peu long. Ça tape sérieusement sur le système et on arrive pas trop à se détendre. On mange des restes de risotto pas très bon, on scrutte le vent, on l’implore de revenir. En même temps, je m’inquiète un peu car un coup de mistral est annoncé pour dans quelques jours. Normalement, on devrait être arrivé, mais sinon, on risque de se retouver en mer par force 9, putain qu’est-ce qu’on fout là, des vacances tu parles, tu plaisantes plaisancier ! C’est pas du tout le pied.

Coucher du soleil, du vent et des orages
Vers 21 heures, le soleil se couche et le vent repointe le minuscule bout de son nez, on avance péniblement à 2 nœuds mais c’est mieux que rien. A nouveau des nuages d’orage se rapprochent de notre bateau mais cette fois, nous arrivons à les éviter. On est au près pour le reste de la nuit, trop au sud par rapport à notre route directe, on va sans doute devoir tirer des bords ce qui rallonge encore la route. Pff, gardons le moral, on va y arriver !

Les crabes à la mer ! (Presse étoupe, tourteau et moteur qui prend l’eau)
Petit à petit, Eole sort de sa sieste et le bateau avance à nouveau à trois puis quatre nœuds. Youpie ! Sauf que, lorsqu’on atteint la vitesse de 4,5 nœuds, un bruit étrange assorti d’une odeur nauséabonde sort du moteur. Enfin, notre vitesse de pointe n’a durée que quelques minutes et dès qu’on redescend en dessous de 4 nœuds, les signes inquiétants disparaissent. Je commence à stresser un peu avec ce moteur moi, mais pour l’heure, il faut que j’aille dormir. Le jour se lève et cette fois, Eole n’en profite pas pour aller se coucher, il reste mollement avec nous. On avance au près à 2 nœuds pendant plusieurs heures, mais on avance et le moral est meilleur. A cette vitesse là, on y sera dans 30 heures. La fatigue commence à se faire sérieusement sentire et on navigue le plus possible en car pour tenter de se reposer. Vers 15 heures, un nuage passe au dessus de nos tête et boost notre vitesse. On avance à 5 nœuds. A nouveau, bruit étrange et odeur de « cramé ». Jhe constate avec effroit que l’arbre d’hélice tourne sans le tourteau ! Je ne suis pas très callée en mécanique, mais suffisemment pour comprendre que ça signifie que ces deux parties de moteur sont déssolidarisée alors qu’elles sont sensée ne faire qu’un bloc ! Le problème, c’est que si l’axe continue à tourner comme ça tout seul, il risque de sortir du bateau, ce qui induirait une voie d’eau importante (NdJ : c'est comme avoir un trou de 2,2cm de diamètre dans la coque qui est difficilement accessible, donc difficilement rebouchable). Chose qu’il vaut mieux éviter à 80 miles du premier abris ! Surtout qu’on a pas croisé un seul bateau ces dernières 24 heures ! Enfin, on en est pas là, on se met à la cape (ça veut dire que pour une fois qu’il y a du vent, on est obligé de s’arrêter) et Jhe resserre le presse étoupe pour faire un étaux autour de cet axe ammovible. On se remet en route… ça semble sollutionner le problème pour l’instant, mais une sérieuse boule de stresse s’installe dans mon estomac !

Nuit de cargos
Cette journée sans pétole nous a permis d’avancer un peu, et on est à 50 miles des côtes lorsque la nuit tombe. On espère entammer notre dernière nuit en mer avant de toucher les Baléares. Le vent reste plus où moins avec nous, et dès qu’on avance à plus de 2 noeuds, on est content. Les lumières rouges et vertes des cargos apparaissent à l’horizon. Ouf, on est plus tout seuls, sans doute à portée de VHF de ces monstres des mers, et l’air de rien ça nous rassure. La lune rousse m’accompagne pour mon premier quart de nuit et se couche vers deux heure du matin. A nouveau, des nuages d’orage me cachent une partie des étoile, mais ils sont loin et sous le vent. Les cargos sont assez nombreux, on espère qu’ils nous repèrent sur leur détectuer radar, en tout cas, on les a à l’oeil.
Au lever du jour, on apperçoit la terre, et le vent s’en va (NdJ: à 20 milles des côtes...)!
La mer est plate, et une couverture nuageuse assez importante s’est dévellopée au dessus de notre tête. Tout ça s’annonce plutôt bien. Sauf que, en méditerranée, une couverture nuageuse n’est pas forcément associée à la présence de vent. Bientôt, il pleut et on n’avance plus d’un pouce. Au moins, il ne fait pas trop chaud ! Ok, Ok, on range les voiles et on va dormir, si c’est comme ça ! mais en même temps, on aimerait vraiment arriver. Jhe s’acharne à trouver le réglage le plus fin, et on finit par envoyer le Spi au bon plein histoire de se rapprocher de ce port qui nous tend les bras. Une demi heure plus tard, on affale le spi et on prend deux ris dans la grand voile sous un nuage de grain. Un quart d’heure après, on peut renvoyer le génois et lâcher les ris. On a l’impression de faire une régate, sauf qu’on avance avec une vitesse moyenne de 2 nœuds. Enfin, on se rapproche quand même pas mal des côtes. On essaie d’appeler les gardes côtes car on arrivera jamais au port (enclavé au fond d’une baie abritée) sans moteur, et on aurait besoin d’être remorqué. Mais ceux-ci ne répondent pas encore. On a à nouveau du réseau téléphonique et la première peronne qu’on a en ligne, c’est notre bon vieux Mao qui s’inquiétait de notre retard. Mais cette fois, il est trop loin pour venir nous sauver !
Finalement, à 20 heure, on se trouve à 4 miles du port, les gardes côtes viennent nous chercher et nous ammènent au quai des ferries, juste devant le chantier naval. Demain, c’est dimanche, on va pouvoir dormir avant de réfléchir à la suite des évènements !

Diouit, le blog

Ah, au passage le lien du blog de Mao et Isa sur Diouit. Y'a même des photos de nous et nos éloges respectives :-D

Enfin aux Baléares

Bon, on vous le cache pas, on est content d'être arrivés. On a fait la traversée la plus longue de l'ouest (bon, c'est "vers" l'ouest) pour Sardaigne - Les Baléares (Minorque). Ca a mis 4 jours là où 2 auraient dû suffir. Bon on vous raconte ça un peu plus tard, mais tout va bien pour nous (en tout cas après les 13h de sommeil de la nuit passée).

mardi 15 juin 2010

Un peu de tourisme

- « Bon, puisque nous sommes coincés à Alghero, autant en profiter pour aller visiter les environs » nous sommes nous dit en ce mercredi après- midi. «  Il y a justement des petites grottes à visiter au départ de la cala del Bollo ».
Nous nous mettons donc en route pour ce petit mouillage à 5 milles du port.
- « Hardi mousaillons, gonflons la kayac, et montons jusqu’au phare qui domine la falaise ».
Les goëlans nous accompagnent sur le chemin et nous trouvons sans encombre l’escalier des bouquetins qui descend jusqu’aux grottes de Neptune.
-« vite vite, ça va être fermé, ça à l’air tellement magnifique »
-« oui, y a un beau nuage là-bas »
-« allez, dépèche toi »
Et nous voici dans les grottes. C’est très joli, y a pas à dire, et comme c’est le soir, on est presque tout seul. Lorsqu’on ressort, il pleut à verse et le vent s’est levé. Un gros orage se meut au dessus de nos têtes ahuries. On fait du stop pour rentrer au bateau, mais on a du mal à retrouver la cala où on avait mouillé (on était pas venu par la route à l’aller). Finalement, on retrouve nos repère et on arrive dégoulinant de pluie sur la petite plage où on avait laissé notre kayac.
-« t’as vu le bateau là-bas au loin, il ressemble vachement à Interlune »
-« mais c’est Interlune !!! »
Et c’est là que ça commence à être beaucoup moins rigolo (déjà qu’on était tout mouillé et qu’on rigolait pas si fort). En effet, notre bateau n’était plus accroché (on dit qu’il a dérapé) et il dérivait lentement mais sûrement vers le large. On court jusqu’au Kayac et on se met à pagayer comme des malades contre le vent assez fort qui souffle dans la baie. On arrive péniblement à rejoindre le seul bateau encore au mouillage en espérant qu’ils vont nous conduire jusqu’à Interlune. Ils nous font des grands signes, nous accueillent à bord, puis nous proposent une tisane et des biscuits mais refusent catégoriquement de bouger de là (il y a trop de vent pensent-ils). Nous regardons donc impuissant notre bateau, qui est aussi notre maison, dériver vers le large. La nuit pointe son nez, interlune dérive toujours, petite tache bleue à l’horizon, dont la taille diminue de minute en minute. Sensation horrible, celle de perdre tout ce qu’on a.
Heureusement, FIRST OBOE, un bateau anglais, avait vu notre bateau dériver. Ils se sont dit « on ne peut pas laisser ce bateau partir sans rien faire » et ils ont quitté le mouillage pour aller tourner autour. Mais ils ont pris un filet de pêcheur dans leur ancre et donc, en fait, ils étaient aussi en difficulté. Ils ont donc appelé les gardes côtes (ce que nous avions aussi essayé de faire depuis notre bateau d’accueil, mais leur VHF n’était pas assez puissante) qui sont arrivés dare dare. Nous avons dabord vu leur girophare blanc tourner autour d’Interlune. Ils sont ensuite venu nous chercher et nous ont conduit jusqu’à chez nous sous une pluie battante et un vent soutenu. Interlune semblait si petit et tanguait dans une mer à présent formée, c’était impressionant. Nous avons « sauté » à bord avec l’aide des gardes côtes qui, malgré la houle, ont accosté notre bateau avec une douceur extrème (des vrais pro) et nous sommes rentrés au port au moteur sous l’oeil bienveillant de nos sauveteurs.
Arrivés au port, nous avons bien expliqué à notre bateau qu’il n’était pas prudent qu’il s’en aille comme ça sans nous, même si son copain Diouit était parti et qu’il s’ennuyait un peu. On pense qu’il a compris. Mais par mesure de précaution, on ne le laissera plus tout seul lorsqu’il y a des risques d’orage, ça c’est sûr !

dimanche 13 juin 2010

Séparation

Diouit ne va pas aux baléares… Ils sont donc partis vers d’autres horizons, nous laissant à nos hésitations. Ils ont bien essayé de nous convaincre de venir avec eux vers le sud, mais cette fois, nous ne les avons pa suivit ! C’est le cœur un peu gros qu’on les a regardé largué les ammares. Un mois de navigation côté à côté, ça crée des liens. On se reverra certainement, peut-être qu’après le réchauffement climatique ils viendront naviguer en bretagne avec nous. En attendant, la place au port à côté de la notre est libre, et j'espère qu'on fera d'autres rencontres aussi riches (mais c’est pas gagné). On leur souhaite pleins de super espadons le long des côtes sicilienne, et comme ça, nous aussi, on a un blog à aller voir !

Partira, partira pas ?

Prochaine étape, les baléares ! 48h de nav en perspective. Il sagit de trouver la bonne fenêtre météo, pas trop de vent, mais un peu quand même, ce qui n’est pas facile en méditerranée. Consultation des différents modèles météo, et hésitation. Une dépression est annoncée au départ des baléares, et on risque d’arriver après elle (ce qui nous mettrait dans une situation très venteuse à la fin de la traversée, donc au moment où on sera le plus fatigué). En même temps, si on ne part pas, on risque de devoir attendre que cette dépression soit définitivement passée (48h). Hésitations multiple, ponctuée de vieux proverbes débiles « qui écoute trop la météo reste au bistrot » ect… On prépare quand même le bateau, et au moment d’allumer le moteur, on décide de rester au port. On ne le sentait pas, on était bien ici, on était fatigué, bref, on n’avait pas besoin de prendre des risques. Je suis donc assise sur le bateau à écouter la conversation des vieux du banc. Le soleil me chauffe le dos, et une légère brise rafraîchit l'atmosphère lourd des orages qui ont hésité toute la journée à s'abattre sur la ville. Ce soir, nous irons nous ballader sur les rempars et admirer le coucher de soleil en mangeant une glace.

Vers les Baléares

On est en train de se préparer à traverser vers les Baléares... A suivre dans quelques jours

vendredi 11 juin 2010

Traversée vers Alghero

Au moteur ! Eh oui, 40 milles avec du bruit dans les oreilles. Mais les magnifiques montagnes qui se découpent sur la côte ouest de la Sardeigne ont atténué notre souffrance auditive . Gros cailloux qui se jettent abruptement dans la mer. . Un mélange d’islande et d’irlande, le soleil en plus. Sur Diouit, ils ont même vu un espadon. Nous on a vu beaucoup de pècheurs dérouler leurs filets à deux doigts de notre bateau. Gaffe à l’hélice ! L’arrivée à Alghero est splendide, avec ses falaises blanches percées de grottes impressionnantes. Le port est situé juste sous les rempars de la vieille ville. Du bateau, on entend la conversation des vieux qui prennent le frais sur les bancs en face. La ballade sur les rempars nous fait penser à Saint Malo, et les glaces sont toujours délicieuses.

mardi 8 juin 2010

Stintino, ses pècheurs et ses prisons

Joli village de pècheur qu’ils disaient dans l’imray… En fait, c’est un village un peu « moderne » avec trois ports et pleins de barques à voile avec poulies en bois et tout et tout. Bref, les barques sont jolies mais le village, à première vue n’est pas si joli. Puis, on y a passé du temps, pour cause de tempète, et on s’y est senti bien, un peu désoeuvré, un peu au bout du monde, à l’abris des vagues et du vent trop fort. On en est parti pour un mouillage du coin, dans une « réserve naturelle ». On a passé la nuit dans un lieu chargé d’histoire . En effet, les bâtiments face à la plage ont servi de zone de quarantaine, camps de prisonniers et de super prison pour les crimes organisés. L’eau turquoise ne cadre pas avec les histoires qui se cachent derrière ces murs. Les plaintes des anciens prisonniers se confondent avec le chant du vent qui balaie les montagnes pellées et celui de l’âne du coin.

Et vous ?

Eh les amis, les parents, la famille, ce serait sympa de nous filer de vos nouvelles aussi de temps en temps. Merci à ceux qui laissent des commentaires sur le blog, ça fait toujours plaisir. Vous pouvez aussi nous écrire un petit mail de temps à autre, histoire de nous raconter comment vous allez. Enfin, ce n'est pas une obligation, certe non, mais ça nous ferait plaisir.

Nos occupations respectives

Pendant que Jhé passe ses journées en tête de mât à fumer clopes sur clopes,

moi, je barre, je règle les voiles, je fais (mal) la nav, je range le bateau, je fais la vaisselle, les courses, la lessive, et je chasse des sangliers. Pouf, trop dur la vie !!!

Nos amis au quotidien





Y en a qui mangent plus que Jhé !!!

lundi 7 juin 2010

Le retour à la vase

Bon, je ne suis pas très fière, on va dire que c'était un exercice intéressant, que pédagogiquement, c'était super, que tout est bien qui finit bien mais quand même... Vous voulez vraiment que je raconte ? Bon, puisque vous insistez (vous les foules multiples qui lisez nos aventures),je raconte. Par un crépuscule éclairé (remarquez la formulation poétique), nous entrons dans un baie en vue d'y paser le nuit. Ils disaient bien dans le guide de navigation de longer la petite plage car de l'autre côté, près de l'ilôt, il y a des hauts fonds (ça veut dire pas d'eau). J'avais bien lu le guide pourtant mais voilà, j'ai fait nimporte quoi et j'ai dit à Jhé (qui pour une fois était à la barre) d'aller vers cet endroit magnifique et peu profond. Je ne l'ai pas tout de suite cru quand il m'a dit qu'on était échoué (ce qui est plutôt bon signe, car quand l'échouage fait du bruit et des secousses, c'est que c'est vraiment la merde !). Mais c'était vrai, on ne bougeait plus ni dans un sens ni dans un autre et le sondeur indiquait 1m1. On est en effet venu mourir sur un banc de vase, travers au vent ! Heureusement, super Mao à vaillement chevauché son annexe pour voler à notre secours. Un petit coup de bourinage sur la drise de spi, et le génois à contre, ont efficacement fait gîter le bateau, la quille s'est désembourbée, et a flotté notre interlune vers des eaux plus profondes (ça à l'air simple comme ça, mais dans la vraie vie, c'est plus long) !!! Les côtes de proc qui ont suivit étaient délicieuses.

Météo méditerranéenne

On nous avait dit : "en med, la mer est cassante, c'est pas pareil qu'en atlantique", ben c'est vrai. On nous avait dit "en med, y a pas de marrée", ben c'est vrai; on peut laisser l'annexe au bord de la plage, quand on revient, elle est toujours là. On nous avait dit "en med, le vent se lève d'un coup et retombe tout aussi vite", ben c'est vrai aussi... On était au moteur parce qu'il n'y avait vraiment pas de vent, puis on a envoyé les voiles et tout de suite après, on a dû prendre un ris et enrouler le génois. On nous avait dit, en med, parfois, il fait chaud, ben c'est vrai aussi, on cuit. Bref, pas beaucoup de surprises, sauf qu'en vrai, ça fait bizarre !

dimanche 6 juin 2010

Plus de téléphone

Hello,
Le téléphone de Sara ne fonctionne plus. Si vous voulez la joindre, vous pouvez appeler sur le portable de Jhé. Merci !

L'italie

On est même pas à 20 km de la corse et pourtant, dans la petite ville de Madalena, l'atmosphère a changé. On a envie de s'arrêter sur chaque placette pour boire un café en terrasse en mangeant des glaces sous un soleil écrasant. Va bene dolce vita !

samedi 5 juin 2010

Mouillages aux madalena

Alors, fermez les yeux (mais pas trop longtemps parce qu'après, vous aller avoir du mal à suivre !) et imaginez....beuh, allez voir les photos en fait, c'est plus parlant !!! C'est beau hein ? Et c'est même pas retouché ! Du 100 % authentique. Seul bémol, on est pas les seuls à apprécier l'endroit. En journée, les italiens du coin et d'ailleurs débarquent en masse sur "nos" plages blanches pour se faire dorer les cuisses. Ils sont soit en "promène couillons", soit en petit bateau à gros moteur, et, en plus de faire du bruit, souvent ils ne sont pas beaux ! Mais quelle joie quand, dès 18h l'endroit se vide de ces "sales touristes" (nous on est des touristes propres, c'est pas pareil), nous laissant la place nette. On enfile combis, masques et tubas et à nous la poiscaille. Le pied absolut est de se réveiller le matin dans le calme bruissement de ces eaux turquoises et de commencer sa journée par une baignade tranquille et solitaire.

lundi 31 mai 2010

Faux départ

On avait décidé de partir vers la Sardaigne tandis que Mao et Isa voulait remonter vers Porto Veccio ! On a donc fait un souper d'adieux dans une sympathique anse près de Bonifacio. L'alcool aidant, on a finit en chantant, Isa a même sortit son répertoire et les autres bateaux au mouillage ont du nous détester ! Mais le lendemain, le consultation de la météo nous oblige à revoir notre programme. Une tempête s'apprête à balayer le sud de la corse et le nord de la Sardaigne. On décide donc de suivre nos compagnons de fortune vers Porto Veccio. Journée splendide, vent soutenu, mer plate, et enfin, des alignements à suivre pour passer entre les cailloux. Le pied total ! On mouille dans une baie à l'eau transparente, juste à temps pour admirer le coucher du soleil et le superbe lever de lune et s'imprégner de l'endroit (on voit l'ancre au fond de l'eau). Au réveil, le vent monte, on décide de rejoindre le port, en attendant que ça passe. On est là depuis hier, et on glandouille pas mal, même s'il reste toujours des petites choses à faire. Les journées passent sans qu'on s'en rende compte, et le soir arrive plus vite que prévu. C'est vrai, le temps passe autrement, je commence à réussir à vivre au jour le jour, les soucis semblent de plus en plus lointain, la farniente Corse nous gagne avec délice ! On attend encore des pièce pour réparer notre sondeur, puis on partira vers la Sardaigne, les îles Madalena et de nouvelles aventures. C'est étrange ce sentiment d'être là et de pouvoir partir à tout moment, comme si on était jamais posé, toujours en mouvement, malgré notre glanditude. ça donne aussi un sentiment exquis de liberté, la mer nous appartient, les mouillages superbes aussi, il suffit de hisser les voiles, mais aussi de prendre le temps de s'arrêter, de s'imprégner, d'arrêter de courir toujours plus vite vers la destination suivante. On ne verra sans doute pas la Sicile cette année, tant pis ou tant mieux, c'est ainsi, quatre mois c'est court, il nous faudrait trois ans !
On vous envoie d'ici un peu de vacance, et plein de bonheur.

Mouillage cool

Bon.. en arrivant on dirait que c'est un mouillage cool (et en fait, on a bien dormi, donc c'est ce qui compte). Une petite arrivée tranquille, de l'eau transparente:
la preuve, on voit l'ancre au fond et on a pas étalé toute la chaîne.

Mais bon, le lendemain matin, on s'est quand même réveillé avec 25 noeuds de vents en moyenne (force 6) et des pointes à 43 noeuds. Allez, zouu.. au port.

jeudi 27 mai 2010

De Cargèse à Bonifacio

Bon, je vais essayer de réduire la taille de mes tartines...Donc je fait court. En gros, c'est super beau, le vent est calme, on envoit le spi souvent, la mer est belle les mouillages idylliques, Isa et Mao toujours à nos côtés. On a même fait un barbec sur la plage. Quelques petits hics quand même. On a réussi à se prendre une deuxième merde dans le moteur, je me suis fait piqué par une méduse et nos connexions de panneau solaire font un peu la gueule. On a tous les jours des petites répas à faire, ce qui est un peu usant à la longue, mais bon, on s'y fait, puis y a pas à dire, c'est vraiment très joli, c'est l'été et on nage et tout et tout. D'ici, on voit la Sardaigne. On est pas en avance sur le programme mais on verra jusqu'où on ira. On est en stand bye à Bonification pour quelques jours car on attend une nouvelles sonde (la notre est cassée). On en profite pour visiter cette incroyable citadelle, pour recabler notre panneau solaire, tout et tout.
Voila, si vous voulez plus de détails, zavez qu'à l'dire !
Bises.
Sara et Jhé.
Là où on a mouillé : îles sanguinaires, baie de porto polo, baie de figari, anse du fazzio, îles lavazzi.

mercredi 19 mai 2010

La corse, BMS et oursins

Depuis qu'on est en Corse, ça BMS sec. ça veut dire qu'il y a du vent et qu'on est plus souvent au port qu'en mer ! Heureusement, la région est magnifique, et on en profite pour se balader dans des endroits splendides. La maquis est en fleur et l'odeur qui s'en dégage est merveilleuse.
La première étape était donc Calvi, sa citadelle surplombant la mer, qui ne semble pas vouloir sortir de son moyen âge. Des maisons vides, pas de resto, ni de bars, ni de magasins à touristes, contrairement à tout ce qui pullule sur le port. Petit resto d'après la traversée où j'ai mangé les meilleures côtes d'agneaux de ma vie (effet bateau sans doute). On est ensuite descendu jusqu'à Girolata. On a compris pourquoi tout le monde nous disait de nous méfier de la mer en méditerranée. Une houle hachée d'1m50 ballote nos estomacs. Mais le vent est bon et on arrive vaille que vaille dans ce petit village perdu, accessible que par la mer ou par les sentiers de randonnées. En hivers, il y a 6 personnes qui y vivent, en été, les restaurateur attendent les navigateur, mais ça reste très mignon. Un seul autre bateau au mouillage dans ce port, sur lequel Mao et Isa entament un périple de quatre mois, objectif Croatie. Ils ont la cinquantaine et un bateau un peu plus grand et un peu plus confortable que le nôtre, mais on à les mêmes rêves, et des compétences complémentaires (Jérémie tripatouille dans leur Ordi pendant que Mao regarde la tête de notre sondeur qui est cassé). On fait rapidement connaissance autour de l'apéro et on se retrouve le lendemain au sommet du col qui surplombe le mouillage (800m tout de même). Comme on fait route vers le sud tous les deux, on se met à naviguer en escadre, ce qui est rassurant. Descente vers Cargèse dans une mer très formée, et un faible vent dans le nez. On tire des bords bien plus jolis que les leurs (on a vraiment un bateau qui marche bien!) mais bientôt on doit allumer le moteur car le vent ne nous permet pas d'avancer contre cette mer croisée. Tout se passe bien jusqu'au moment où, à nouveau, notre moteur nous lâche. On est à 3 miles du port, pas un gramme de vent et de magnifiques vagues turquoises viennent s'écraser contre le cap tout proche. Nos nouveaux amis (qui ont mis le moteur avant nous et qui étaient déjà arrivés) viennent nous remorquer jusqu'au port où on se rends compte que notre soucis provient d'une bâche verte coincée dans hélice ! PLus de peur que de mal donc ! Le lendemain, avis de tempête n° 200, on reste donc on port et on est invité à manger des oursins sur le bateau de nos autres voisins, 70 ans qui passent leurs vie en mer depuis qu'ils sont nés. Ils les ont pêché eux même et c'est un délice. L'après midi se passe à se raconter les aventures de voile et de plongée d'antan, à parler des meilleures mouillages de corse et des îles toscanes, et à se dire qu'on a de la chance et que la vie est belle.
On est toujours coincé au port (avis de tempète n° 202), on espère pouvoir partir demain car à ce rythme, on risque bien de ne pas arriver en bretagne pour la fin aout !

mercredi 12 mai 2010

Traversée vers la Corse

Nous étions en route pour les îles du Levant, mer plate et vent agréable, lorsque nous nous rendîmes comptes que nous avions les conditions idéales pour entamer la traversée. Une consultation rapide des fichiers météo nous confirme cette option. On risque juste un petit peu de pétole cette nuit et éventuellement une bascule sud sur l'arrivée. En même temps les bascules... La décision est prise, j'abats légèrement pour me retrouver travers au vent, on file à 6 nœuds et le soleil brille. Le vent continue d'adonner, on envoie le spi au milieu de méduses à voiles (super jolies) que Jhé a d’abord pris pour des objets d'espionnages militaires. Le vent molli tout d'un coup puis bascule, on affale le spi et on repart tranquilou au bon plein. On commence à se rendre compte que ça y est, qu'on va passer le nuit en mer, et que l'aventure commence vraiment, quand un bruit de moteur vint troubler notre soirée. C'est un bateau de l'armée qui nous demande gentiment de nous dérouter car il va y avoir des tirs d'hélicoptère cette nuit sur la zone que nous traversons. Comme on n’est pas trop motivés pour servir de cible, on se déroute.
Merde, ça nous fait faire un détour de presque 20 miles (sur 110 pour la traversée). On met le moteur pour aller plus vite. Teuf teuf teuf... teuf...teuf... silence, plus de moteur. On est en panne sèche. On remplit vaille que vaille le réservoir avec les bidons pleins mais pas moyen de faire repartir ce maudit truc. En même temps, à la voile, on avance à 4 5 nœuds au portant, et la mer est toujours aussi plate. Le soleil s'est couché, il fait nuit, et on hésite entre allez mouiller de nuit dans le golfe de Saint-Tropez (à quand même quelques heures de nav de là) sans moteur ou continuer à la voile en espérant arriver en Corse avant la nuit prochaine.
On choisit la deuxième option en priant les vents de nous rester favorables. La nuit s'installe, on a le vent "dans le cul" ce qui n'est pas l'allure la plus confortable pour notre bateau, il faut rester vigilent à la barre et pas moyen de mettre le pilote (de toute façon, sans moteur, on préfère ne pas trop tirer sur les batteries). Jhé prend le premier quart de minuit à quatre heure. Il aperçoit surtout des cargos, dont un de près, et des milliers d'étoiles. Je le relaie pour les quatre heures suivantes. J'ai la chance d'assister au lever du jour, puis au lever du soleil. Eole nous a entendu et le vent souffle toujours, nous permettant de conserver notre moyenne de 3 4 nœuds.
Au p'tit dèj, la fatigue commence à s'installer, mais le vent se lève un peu, on se retrouve à une allure plus confortable et le bateau avance un peu plus vite. Je retourne dormir deux trop courtes heures avant de reprendre la barre. Au réveil, le bateau avance à 5 nœuds 5, on roule moins et on peut presque lâcher la barre. Je somnole à moitié, la main posée sur la barre, en ouvrant un œil toutes les 3 minutes lorsque des flops, flops, ploufs annoncent la présence de vie aquatique toute proche. Une petite dizaine de dauphins sautent gracieusement autour du bateau pendant une vingtaine de minute. Wouah !!! La fatigue disparaît comme par magie et cette diversion me redonne la pèche pour l'heure qui suit. Le bateau avance bien à présent, Jhé me relaie à la barre, on commence à s'organiser pour manger un bout. Le vent forcit progressivement et on trace bientôt à 6, 7 nœuds. La distance qui nous sépare de la Corse s'amenuise et on commence à scruter l'horizon en espérant voir la terre.
Comme souvent, celle-ci tarde à se montrer et on espère que notre GPS ne s'est pas déréglé, qu'on arrive bien sur la Corse et tout et tout. Soudain, à travers la brume, des montagnes émergent. Terre à l'horizon !!! Ça y est, on est "presque" en Corse. Enfin, reste encore 15 miles à parcourir et le vent forcit. On décide de prendre un ris et d'envoyer le foc sur son étai largable. Les manœuvres prennent toujours plus de temps à deux, mais on finit par stabiliser le bateau, qui file toujours à 6 nœuds. Le phare de Punta Di Revelatta (Calvi), puis la citadelle sortent progressivement de la brume et se montrent à sous le soleil. Jhé à mal à la tête et rentre faire une mini sieste avant l'arrivée au port, toujours sans moteur. Mais au niveau du cap, une mer croisée se met en place et le vent tombe brusquement. Je suis seule à la barre, non manoeuvrante, sans moteur et ballottée par cette mer croisée. Jhé sort de sa bannette, on est verdache tous les deux et il faut renvoyer de la toile avant de se rapprocher trop de ce fichu cap.
Le vent se relève dix minutes plus tard, en ayant basculé de 180°. On a renvoyé toute la toile, en espérant que ce ne sera pas trop pour les manœuvres à proximité du port. Port qu'on appelle d’ailleurs à la VHF pour leur demander un coup de main sur l'arrivée, vu notre panne de moteur. Ils nous envoient sympathiquement chier, en nous disant qu'il n'y a pas de place pour nous cette nuit, vu la régate qui se prépare.
Bon, on est partit depuis 27 heures, on est crevés et il n'y a pas de place au port !!! Heureusement, on peut prendre un coffre pas loin devant. On vise donc un petit coffre blanc en faisant une manœuvre parfaite à la voile. Mais pas moyen d'extirper ce coffre de l'eau. Le bateau se met travers au vent et on repart sans avoir pu s'amarrer. Après 10 tentatives infructueuses et une crise de désespoir, on finit par se rendre compte que les bateaux présents dans la baie ne sont pas sur coffre mais sur ancre ! On balance donc le mouillage, et on rentre dormir juste avant l'orage !

mardi 11 mai 2010

Moteur réparé

Un p'tit saut au Lavendoux pour faire réparer notre moteur. Moins grave que prévu, un changement d'huile et hop, c'est repartit.
On va retourner dans nos îles paradisiaques et attendre la bonne fenêtre météo pour partir vers la corse. Première grande nav en perspective ...
Prochaines nouvelles en corse !

dimanche 9 mai 2010

Un we au paradis

Nous voici dans des conditions parfaites pour tester ce que ce petit bateau a dans le ventre. Du près toute la journée 4à5B annoncées, 6B ressentit.
Et bien, ça tient le coup. Sous GV deux ris et foc, on se sentirait presque à l'aize. On a aussi pu tester les prises et lâchers de ris en équipage réduit, ainsi que l'étanchéité de nos vêtements de car(ben oui, il pleut, ça mouille!). Tout ça fonctionne à merveille et les bananes font passer les moments nauséeux qui pimentent les journées de près par vent fort.
L'arrivée à Porquerolle après cette journée assez sportive est assez enchanteresse.
Tout d'un coup, le vent se calme, ça sent le thym, le romarin et le jasmin, les pins parasols se dessinent sur la côte et le soleil pointe son nez. Ambiance d'avant saison, de we à la mer, de farniente.
Les terrasses sont pleines mais pas bondées, les lampions brilles, les chemins mènent vers des plages abritées sous les palmiers. ça y est, c'est les vacances ! Les vieux viennent passez le dimanche sur le bateau caravane et donnent du vieux pain aux tourterelles qui viennent leur manger dans la main. On dirait le sud, on s'y arrêterait bien.
Mais d'autres îles, un peu plus loin nous chantent leurs douces chansons. On repart donc pour une petite journée de nav avec la ferme intention de débarquer et d'aller se balader à l'arrivée. Le vent est tombé, on est profite pour faire quelques manœuvres en solo, des envois de spi, et des siestes sous les nuages. Port cros, l'île d'arrivée est une réserve naturelle. On voulait passer la nuit au mouillage mais les zones abritées pour cette nuit sont protégées, le mouillage y est interdit. On s'amarre donc sur une bouée portuaire et on gonfle notre kayac pour une virée pédestre. Ici, pas de voiture, quelques maisons et des chemins aux noms poétiques. Puits des fées, maison des vaches et autre barrages agrémentent notre promenade au milieu des bosquets, des fleurs des bois et des arbres centenaires.
Petit belvédère, on aperçoit notre bateau las-bas en bas sur sa bouée, le soleil couchant perce à travers les nuages et illumine la baie de son sillon doré. On a connu des dimanches soirs plus moroses !

samedi 8 mai 2010

Une nuit au mouillage

Bon.. comme personne n'est dispo à La Ciotat pour ses histoires de moteurs, autant tailler un peu de route en attendant. Tous les chantiers seront fermés samedi (8 mai), on verra bien lundi avec une piste au Lavandou. D'ici là, on a testé notre première nuit au mouillage : aux Ambiez. Même si pour l'instant je suis un peu parano sur l'électricité (en gros, on a le droit de se partager une lampe frontale, si on l'éteint pendant qu'on cligne des yeux) et qu'il pleut, la soirée a été calme et c'est toujours tranquille de se réveiller tout seul en face de sa petite plage personnelle.

mardi 4 mai 2010

Mettez un tique dans votre moteur

L'étape suivante étant La Ciotat. Finalement, on a bien fait d'attendre. C'était visiblement la tempête de la décennie à La Ciotat et on est bien content de ne pas y avoir été à ce moment la. Quand on est arrivé, par temps calme, tous les bateaux sur notre quai avaient l'arrière et les bordées défoncés d'avoir tapé sur le quai et sur les voisins. Par contre, les craintes se confirment et on a bel et bien un soucis de moteur.
Dans les autres stress, on a continué à prendre l'eau, et de la salée cette fois. On a mis le temps, mais on a fini par trouver par où ça rentrait et c'est maîtrisé maintenant.
Après un coup d'oeil avisé sur ce moteur (merci Mathieu!), on a un problème d'embrayage. En gros, le moteur marche correctement en marche arrière, mais par contre, il nous faut environ 5 minutes pour le faire accrocher en marche avant. Ensuite, une fois qu'il est lancé, on ne peut pas avancer à moins de 2 noeuds en avant (à moins de ré-attendre patiemment 5 minutes). C'est donc assez le stress pour les manoeuvres de port : soit il faut les faire à 2 noeuds (beaucoup trop rapide), soit il faut les faire en marche arrière. Dans les 2 cas, il faut les réussir du premier coup, puisqu'on n'a pas l'autre vitesse à disposition.
On va essayer de faire réparer ça, mais ce n'est sans doute pas gratuit et tous les chantiers qu'on a contacté nous annonce 7 à 10 jours de délais, ce qui ne nous arrange pas du tout.

dimanche 2 mai 2010

Première nav'

Ca y'est, c'est le départ. Depuis la mise à l'eau il y a deux jours, le bateau flotte toujours, ce qui est bon signe. Enfin une petite prise en main sur l'eau, il était temps depuis le temps qu'on est dans les travaux à l'Estaque.
La navigation jusqu'à Marseille a eu lieu sans encombre. Le bateau marche bien au près mais roule pas mal au portant.
On est resté scotchés une journée à Marseille pour cause de BMS (i.e. beaucoup de vent).

samedi 1 mai 2010

les travaux: petit résumé

Mais qu'avons nous fait pendant un mois sur ce bateau ?
Voici un petit sommaire des travaux réalisés (ce post n'intéressera sans doute pas nos amis non voileux, il comportera un grand nombre de termes techniques et aucune tentative de vulgarisation ne sera faite):
1) Le mat :
- changement des rivets pops abîmés
- installation d'un étais largable (par un pro, Mathieu Roux il s'appelle, un mec super !)
- installation d'une antenne VHF et d'un feu de tête de mat (y compris passage des cables qui vont bien, la fixation de ces cables en pied de mat, l'étanchéité en pied de mat et la jonction sur le tableau électrique, à travers le vaigrage et les faux plafonds)
-réparation d'un embout de barre de flèche
-mise en place d'un taquet coinceur de drisse de grand voile
-installation d'un réflecteur radar

2) La coque
- restratage du fond du coffre bâbord (la liaison entre ce fond de coffre et la cloison donnant sur la cuisine était abîmée)
- entretient courant (antifooling, peinture de parties de coques sur lesquelles la peinture avait été abîmée)
- revue de l'étanchéité de l'accastillage

3) Le moteur
révision complète:
-démontage de l'arbre d'hélice
- vérification et nettoyage du presse étoupe et du tourteau
- changement de la bague hydrolube
- nettoyage de l'hélice
- Vidange d'huile
- vidange gazoile
- changement des filtres à gazoile et filtres à huile
- changement du nable d'arrivée au réservoir

4) la safran : changement de la bague de safran

5) L'énergie et l'électricité :
-Installation d'un portique (par un pro) et fixation du panneau solaire (100W) sur ce portique
- Installation du régulateur de charge du panneau
- Achat et mise en place d'un deuxième batterie
- Mise en place d'un répartiteur de charge, et branchement de celui-ci sur les batterie et sur le moteur (avec passage de cables divers et variés, très compliqués, dans des endroits très inaccessibles)
- Mise en place de prises allumes cigares permettant le branchement d'appareils (glacière, ordi) fonctionnant sur le 12V
- Révision du tableau électrique

6) Plomberie
Suppression d'une pompe défectueuse

7) Divers :
Mise en place de lignes de vie
Solidification des pieds de chandeliers
nouvelle soudure sur le balcon avant

Voilà, on oublie certainement des choses, là Jérémie tente de faire communiquer le GPS et la VHF (on a une VHF ASN), puis, il jouera avec sa nouvelle BLU pour la faire parler avec l'ordinateur et récupérer via cette connexion les fichiers météo.
Surtout, on attend la fin de la pluie et le début du vent pour enfin essayer notre nouveau mode de déplacement.