dimanche 12 septembre 2010

THE Golfe

Avant le départ...Etat dépressionnaire
ça y est, on devrait partir demain, juste derrière la dep qui nous passe dessus en ce moment. Quel bonheur d'être au port quand ça bastonne dehors ! Interlune est prêt à partir, nous, je ne sais pas trop. On devrait avoir une bonne fenêtre, quatre jours de portant, avec du vent fort au début puis un peu de pétole jeudi et à nouveau du vent modéré en arrivant. Sans doute un peu de houle (pas étonnant avec les coups de vents qui viennent de s'enchaîner...)...bon, je mangerai des bananes. Tout ça s'annonce plutôt bien. Dernier débat en cours : faut-il partir avec le vent pour avancer, ou attendre que ça se calme, au risque d'arriver plus tard (et plus proche de la bascule nord annoncée pour la nuit de samedi à dimanche). On verra avec la météo de ce soir. Enfin, je dois dire que je suis tout de même un peu angoissée. Quatre jours de mer en perspective, et le golfe, quand il se met en colère il rigole pas. Bien sur, on a les prévisions météo, mais une prévision à quatre jour est-elle vraiment fiable ? Surtout que des petites dep sont en train de se former juste dans l'atlantique, les modèles les font passer plus au nord, mais ils comptent sur la reprise de patate de l'anticyclone...Enfin, il faut faire un peu confiance aux prévisions sinon, on ne partira jamais ! Alors "inch' allah", notre bateau est solide et on est des glénans...

On quitte enfin la Corogne
Mercredi, 10h du mat', on est prêt, propre et on a fait nos adieux à Roger, Christian et Benoît. Celui-ci nous fait de grands signes de la main jusqu'à ce qu'on ait quitté le port, ça donne l'impression de partir loin. Adieux Galice, tu nous auras bien reposé !

Un vent soutenu
Un petit vent de sud ouest nous invite à envoyer les voiles. Mer plate, Interlune file bientôt à 4 noeuds, on hésite à envoyer le spi. Une heure plus tard, on a pris un ris dans la GV et enroulé le génois, il y a un bon force 5, une houle formée mais pas trop croisée, Interlune file à 6 noeuds sans effort, on apprécie de tracer au portant, ça change du près et du moteur... Le vent se calme dans la nuit, on renvoie de la toile, on marche à 4-5 noeuds.

Pétole nauséeuse
Vers 11h, le vent mollit. On a parcourus 120 miles en 24 heures, la moyennes est bonne, il s'agit de rester dans les temps, on envoie donc le moteur. Bientôt, c'est pétole molle et houle formée, un peu croisée. L'anticyclone s'installe, il fait "chaud" (bon, on a connu pire mais on est en T-Shirt) et Jhe à mal à la tête. Le voici bientôt en train de vomir ! Ceux qui ont navigué avec Jhe savent que ce phénomène est très rare, voire insolite (NdJ : c'était même une première). Outre le fait que je compatis fortement, je suis un peu inquiète à l'idée de devoir assumer seule les 180 miles qui nous séparent encore de l'arrivée. Dans ce genre de trip, la santé de l'un garantit la survie de l'autre,il s'agit de réparer mon marin. Je me mets donc à préparer à bouffer et à le faire dormir, si on m'avait dit que ce serait dans ce sens là, je ne l'aurais pas cru. Vers 20 heure, Jhe se réveille fringuant et affamé, bon signe ! La houle s'est calmé, la nuit sans lune nous offre une voie lacté magnifique, tout serait parfait sans ce bruit de moteur qui tourne depuis plus de 12 heures. A 5 heure du mat', la VHF parle français, la côte n'est plus "si" loin !

Matin chagrin...
Brrrrrrrr, fatigue, mal de tête

Pour après midi de rêve
ça y est, du vent, on envoie les voiles, d'abord le Spi seul (une idée débile à moi ça !) puis la GV et le Spi (ça marche beaucoup mieux !). La mer de peux agitée devient belle, voire presque plate, le soleil brille, on trace à 6 noeuds. Il ne manque que les dauphins qui ne tardent pas à se montrer. Il semble qu'ils aient décidé de passer l'aprem avec nous, on leur trouve des pe'tits noms. Je vais dormir et à mon réveil, je n'aperçoit Jhe nulle part. Le bateau avance tout seul sous pilote. Coup de flip ! Je le "retrouve" allongé à plat ventre sur la plage avant en train de caresser ces mammifères marins !
Le soir tombe, les dauphins sont toujours parmi nous, on est toujours sous spi, Interlune avance toujours, tout serait parfait. Mais des cirrus juste à notre vent accompagnés par une bascule sud et une baisse de pression calment quelques peu nos ardeurs. Ces trois signes sont annonciateurs de dépression, et qui dit dépression, dit vent, potentiellement fort. On commence à parler d'affaler le spi, quand la VHF nous fait parvenir un magnifique bulletin météo. Pas d'avis de coup de vent, vent de sud ouest, virant sud, 2 à 3 pour cette nuit. Youpie, c'est la fête, on laisse le spi et on bouffe une soupe au lard.

Entre les cailloux
Bon, c'est pas tout ça mais faudrait p'têtre commencer à penser à l'aterrissage. On regarde donc les marrées et on se rend compte qu'on a des gros coeff. ça signifie qu'on ne peut pas aller dans n'importe quel port car sinon, à marée basse, on échoue. Le port le plus proche et le plus accessible est donc concarneau. On hésite à aller mouiller à l'archipel des Glénans, mais de nuit, avec peu d'eau, l'idée nous paraît déraisonnable. Route sur Concarneau donc, on passe entre les cailloux de l'archipel et ceux du continent. On affale le spi à 4 heures du mat pour assurer la nav plus facilement, on ammarre le bateau à 7.

Et voila...
On est en bretagne Sud...mais il nous reste à contourner cette jolie pointe avant de sortir Interlune de l'eau. On est pas encore rentrés donc, et on va profiter du joli mois de septembre pour s'offrir quelques dernières nav sympathiques. Retours par chez nous début octobre. D'ici là, on va dormir un peu et manger des crêpes. En attendant, on est amarrés juste devant les bateaux de l'école de voile des glénans. Journée de début de stage. On arbore fièrement le pavillon de courtoisie espagnole, on se sent beau et fort, et on a envie de dire à tous ces stagiaires qu'un jour, s'ils continuent la voile, ils seront aussi beau que nous. Olala, mais c'est que je deviens française moi... Bof, un peu de "dikke neck" ne peut pas faire de mal, on a bien le droit d'être fiers de l'avoir traversé ce golfe, non ? En étant réaliste, on pue et on l'air hagard, pas sûr que ça fasse une si bonne pub pour les glenn nos têtes.

3 commentaires:

  1. Bravo les gars, heu la gars et le fille, enfin bref !!!

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  2. Salut,

    Et bah quelle trotte!

    Blog et photos vraiment de qualité, ça a été un rel plaisir de venir vous lire!

    Un grand bravo pour la traversée, et au plaisir de vous voir :)

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  3. Hello !
    J'ai ouvert un cpte sur Skype pr pouvoir dialoguer avec vs et Vanessa§
    A bientôt de vive voix

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