mardi 15 juin 2010

Un peu de tourisme

- « Bon, puisque nous sommes coincés à Alghero, autant en profiter pour aller visiter les environs » nous sommes nous dit en ce mercredi après- midi. «  Il y a justement des petites grottes à visiter au départ de la cala del Bollo ».
Nous nous mettons donc en route pour ce petit mouillage à 5 milles du port.
- « Hardi mousaillons, gonflons la kayac, et montons jusqu’au phare qui domine la falaise ».
Les goëlans nous accompagnent sur le chemin et nous trouvons sans encombre l’escalier des bouquetins qui descend jusqu’aux grottes de Neptune.
-« vite vite, ça va être fermé, ça à l’air tellement magnifique »
-« oui, y a un beau nuage là-bas »
-« allez, dépèche toi »
Et nous voici dans les grottes. C’est très joli, y a pas à dire, et comme c’est le soir, on est presque tout seul. Lorsqu’on ressort, il pleut à verse et le vent s’est levé. Un gros orage se meut au dessus de nos têtes ahuries. On fait du stop pour rentrer au bateau, mais on a du mal à retrouver la cala où on avait mouillé (on était pas venu par la route à l’aller). Finalement, on retrouve nos repère et on arrive dégoulinant de pluie sur la petite plage où on avait laissé notre kayac.
-« t’as vu le bateau là-bas au loin, il ressemble vachement à Interlune »
-« mais c’est Interlune !!! »
Et c’est là que ça commence à être beaucoup moins rigolo (déjà qu’on était tout mouillé et qu’on rigolait pas si fort). En effet, notre bateau n’était plus accroché (on dit qu’il a dérapé) et il dérivait lentement mais sûrement vers le large. On court jusqu’au Kayac et on se met à pagayer comme des malades contre le vent assez fort qui souffle dans la baie. On arrive péniblement à rejoindre le seul bateau encore au mouillage en espérant qu’ils vont nous conduire jusqu’à Interlune. Ils nous font des grands signes, nous accueillent à bord, puis nous proposent une tisane et des biscuits mais refusent catégoriquement de bouger de là (il y a trop de vent pensent-ils). Nous regardons donc impuissant notre bateau, qui est aussi notre maison, dériver vers le large. La nuit pointe son nez, interlune dérive toujours, petite tache bleue à l’horizon, dont la taille diminue de minute en minute. Sensation horrible, celle de perdre tout ce qu’on a.
Heureusement, FIRST OBOE, un bateau anglais, avait vu notre bateau dériver. Ils se sont dit « on ne peut pas laisser ce bateau partir sans rien faire » et ils ont quitté le mouillage pour aller tourner autour. Mais ils ont pris un filet de pêcheur dans leur ancre et donc, en fait, ils étaient aussi en difficulté. Ils ont donc appelé les gardes côtes (ce que nous avions aussi essayé de faire depuis notre bateau d’accueil, mais leur VHF n’était pas assez puissante) qui sont arrivés dare dare. Nous avons dabord vu leur girophare blanc tourner autour d’Interlune. Ils sont ensuite venu nous chercher et nous ont conduit jusqu’à chez nous sous une pluie battante et un vent soutenu. Interlune semblait si petit et tanguait dans une mer à présent formée, c’était impressionant. Nous avons « sauté » à bord avec l’aide des gardes côtes qui, malgré la houle, ont accosté notre bateau avec une douceur extrème (des vrais pro) et nous sommes rentrés au port au moteur sous l’oeil bienveillant de nos sauveteurs.
Arrivés au port, nous avons bien expliqué à notre bateau qu’il n’était pas prudent qu’il s’en aille comme ça sans nous, même si son copain Diouit était parti et qu’il s’ennuyait un peu. On pense qu’il a compris. Mais par mesure de précaution, on ne le laissera plus tout seul lorsqu’il y a des risques d’orage, ça c’est sûr !

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